Édition janvier 2022 - n°87                                                                                                                       Prochaine édition début février 2022

 

Dans les annales du bulletin n°4 de notre association (juillet 1970) on pouvait lire : "Décembre 1969 : Assaut très violent de la grippe : pour Noël la moitié de Culles est au lit !". Espérons que dans celles du bulletin de Culles-Initiatives n°126 à paraitre en 2073 (s'il garde son rythme annuel ;-) on ne lise pas  "Janvier 2022, la moitié de Culles est au lit avec l'épidémie de Covid-19".

 

Pourtant les cas se multiplient à la faveur du variant Omicron !

Heureusement avec 200 000 nouvelles contaminations quotidiennes en France et un taux d'incidence moyen dépassant 1000 les derniers jours de décembre, la vaccination montre une efficacité indéniable vu le nombre d'hospitalisations et d'entrées en services de réanimation.

 

Pour autant, si on a évité nouveau confinement et couvre-feu, les limitations de jauge et autres contraintes reviennent et l'espoir qu'on avait en janvier dernier de voir ce cauchemar se terminer a été déçu.

 

Mais gardons le moral et formons des souhaits pour que cette nouvelle année 2022, si elle ne commence pas de manière souriante, puisse être l'occasion de maintenir des liens entre nous, de partager, d'agir ! Tout en se protégeant et en protégeant les autres*.

 

Toute l'équipe de Culles-Initiatives compte sur vous et se joint à moi pour vous présenter nos meilleurs vœux sous le signe de cet "arbre à souhaits" en clin d'œil au thème que nous avons choisi pour les animations de l'été prochain. Vous pourrez utiliser les lettres-feuilles pour former les vœux qui vous sont les plus chers !

Bertrand Brocard, Président de Culles-Initiatives 

 

*En plus des gestes barrières, avec la disponibilité des auto-tests (à prix coûtant dans certains supermarchés), il ne faut pas hésiter à en faire de manière préventive, si besoin est, même si on n'a pas de symptômes. On peut être très surpris du résultat !

Au sommaire de cette édition n°87 :

  • La fête de Noël sauvée !
  • Soirée concert à la bibliothèque
  • Décorations de Noël
  • Atelier Bulletin
  • Brûle Sapins
  • Balade au crépus-Culles

 

  • Sortie neige en bus
  • Recensement 2022
  • Convocation AG
  • Tiens bien le pinceau (suite)
  • Bien dégagé autour des oreilles
  • Pap-pan cuculles

 

  • Le père Noël à la messe de minuit !
  • Noël en patois
  • Noël bourguignon
  • Ca ne s'est pas fait tout seul !
  • Arnaque... au téléphone
  • Photos du mois


C'était en décembre...

La fête de Noël a été sauvée...

Une fois de plus, la fête de Noël du village a dû composer avec une crise sanitaire bondissante. Mais les très inventifs parents de l’association Culture et Traditions n’ont rien lâché pour « Sauver la fête de Noël ». Et le sauvetage fut réussi avec une animation extérieure dans le petit jardin du caveau, autour d’un brasero et du traditionnel sapin de Noël décoré. Même la  météo était complice en offrant clémence et douceur.

Tous les petits lutins du village étaient au rendez-vous pour accueillir le Père Noël et présenter au public, masqué mais ravi, un petit spectacle fait de poésie, de chants et d’une danse finale follement participative. Et le Père Noël ne bouda pas son plaisir ! Sans doute moins bousculé dans sa distribution en raison de l’épidémie, il prit même le temps de profiter du petit spectacle et de se joindre à la danse. Une fois n’est pas coutume ! [ voir la vidéo ]

Parallèlement, un petit marché de Noël était organisé à l’intérieur du caveau où chacun pouvait acquérir douceurs sucrées, cartes de Noël et petits objets décoratifs préparés par les enfants au cours d’un atelier préalable. Et ceci sous les regards amusés des spectateurs immobiles accoudés aux fenêtres du calendrier de l’avent XXL issu de l’imagination des plus grands !                                                                                         MD


7/12 - Soirée Concert avec Michel Duchamp et Jérôme Perrier

En cette veille de vacances de Noël, c’est une bien agréable soirée festive que Michel Duchamp et Jérôme Perrier ont offert aux fidèles et amis de la bibliothèque intercommunale à Saint Boil.

Néophyte ou familier de l’univers musical du compositeur, le public nombreux ne bouda ni son plaisir, ni son enthousiasme tout au long de la soirée. Que ce soit dans les créations ou dans les reprises, le répertoire du chanteur est toujours un délicieux mélange de poésie, d’émotion, d’humour… et parfois de révolte. Michel présente chacune de ses interprétations, évoquant le souvenir qui la fit naître, l’anecdote qui l’inspira… ce qui donne à  chaque morceau une dimension particulièrement émouvante. Et de tout cela, il fut bien sûr question autour du buffet d’après concert. Chacun avait prévu un petit quelque chose à partager, du salé, du sucré, quelques bons crus… De quoi poursuivre fort agréablement cette soirée où la plus belle des gourmandises était sans nul doute celle des mélodies dont Michel, accompagné à la guitare par Jérôme, nous avait régalés l’instant d’un concert.

Isabelle, notre dynamique bibliothécaire, ne pouvait que se réjouir avec nous de cette soirée sans fausse note.

Monique Desmartes


Décorations de Noël

Le projet d'associer les ados du village à la mise en place des décorations de Noël n'a pas pu se concrétiser cette année. Alors Philippe l'agent communal les a installées, notamment le village éclairé qui avait été créé par Bernard Piot, son prédécesseur, qui fait toujours son petit effet la nuit à l'ancien quai des vendanges.


Ça sera en janvier...

Atelier "bulletin"

C'est ce mois-ci que va être réalisé le n°75 de notre bulletin annuel. Une partie importante des textes existe déjà car ils ont été publiés sur ce site mais il reste encore un gros travail de compilation, mise en page, titrage, rédaction de chapô, intégration, illustration, relecture, génération des fichiers d'impression, etc.
La création d'un tel support est passionnante et nous pouvons associer à ce travail les personnes que cela intéresserait, soit qu'elles aient déjà des compétences dans ce domaine, soit qu'elles souhaitent en acquérir.

Si vous souhaitez rejoindre l'équipe qui le réalise, contacter Bertrand au 06 14 26 86 56.

Photo : la couverture du n°74


Samedi 8 janvier 2022 : Brûle-sapins

A la tombée de la nuit, l'association Culture & Traditions donne rendez-vous à tout le monde pour son brûle-sapins traditionnel dans le terrain sous la mairie.

Au programme : feu de joie, gaufres, crêpes... et vin chaud.


22 janvier - Balade au crépus-Culles

Avant l'arrivée fracassante du variant Omicron... nous avions prévu de faire notre traditionnelle soirée Contes et Soupes le samedi 22 janvier. Comme c'était la Saint-Vincent nous avions imaginé poursuivre sur le thème du vin avec un intitulé de circonstances : "Cette année on fait chabrot* !".

Comme s'entasser dans le caveau pour partager le spectacle et les soupes ne semble pas une idée très compatible avec les précautions sanitaires en vigueur, nous préférons reporter à février (?) cette soirée et proposer à la place une troisième "balade au crépus-Culles" sous la pleine lune.

Retenez cette date et cet horaire dès à présent :

Samedi 22 janvier 2022 à 20h22

Les modalités précises feront l'objet d'une communication particulière à venir.

 *Faire chabrot, c'est une coutume paysanne qui consiste, quand il reste un fond de soupe ou de potage, à ajouter dans l'assiette du vin rouge pour diluer ce bouillon puis de porter le plat à la bouche, et à l'avaler à grandes goulées.

Photo prise lors de l'édition 2020 - Lire le compte-rendu


Samedi 5 février : Sortie neige en bus

Comme les hivers sont de plus en plus doux, les grandes glissades en luge dans le Pré d'Etelle deviennent rares !

Partant de cette constatation, pour faire découvrir les plaisirs de la neige aux plus jeunes, Culture et Traditions a souhaité mettre sur pied une sortie collective en bus.

 

Cette journée à la neige aura lieu le 5 février au Plan d'Hotonnes, un station familiale qui est une des plus proches de Culles, sur le plateau du Retord.

Le départ se fera à 8h  (rendez-vous à l'aire de loisirs de Culles) et le retour depuis la station aura lieu à 16h30. Il faut compter environ deux heures de route. La journée est libre : il y a des pistes de luges, mais aussi des circuits raquettes et ski de fond ainsi que du ski de piste.

Tout le monde peut participer, avec enfants ou pas, dans la limite des 50 places du bus !

Le coût sera de 15 euros par personne non-adhérente à Culture et Traditions

Les réservations sont à faire auprès de Céline Charrier par mail (assocultureettradition@gmail.com) et sont confirmées avec le paiement.

 

Merci à Stéphanie Barraud pour toutes ces informations. Les modalités peuvent évidemment changer d'ici là en fonction des consignes sanitaires.


Recensement

Cette année, Culles-les-Roches fait partie des communes où se déroule le recensement.

 

Nous aurons donc bientôt la visite de Jocelyne Pernin qui a été choisie comme agent recenseur.

 

En 2018, la commune comptait 200 habitants, en diminution de 0,5 % par rapport à 2013. Quel sera le chiffre en 2021 ?

Quelques chiffres pour situer l'évolution de la population :

1841 : 409  -  1876 : 360  -  1896 : 406  -  1906 : 425  -  1911 : 393
1921 : 347  -  
1936 : 279  -  1946 : 221  -  1954 : 212  -  1962 : 177

C O N V O C A T I O N

Si vous êtes, comme de nombreux lecteurs de ce site, l'un des 120 adhérents à notre association, vous êtes invité à l'Assemblée Générale de Culles-Initiatives qui se tiendra au caveau de Culles-les-Roches le samedi 22 janvier 2022 à 17 h au caveau.

A l'ordre du jour :

- Rapport moral de l'année 2021

- Bilan financier 2021

- Renouvellement du Conseil d'administration*

- Présentation des projets 2022

- Questions diverses

 * les éventuelles candidatures doivent être enregistrées au moins 8 jours à l'avance (contacter le secrétariat : culles-initiatives@culles-les-roches.com)



"Tiens bien le pinceau..." - Suite mais pas fin !

Du côté de la Maison des Initiatives, les travaux de peinture continuent. La dernière matinée a été l'occasion pour Eliane, Claudine et Serge de passer une nouvelle couche sur le plafond. Quand celui-ci sera terminé, il restera la pose des luminaires, des prises électriques et celle du plan de travail avec l'évier. Il faudra encore régler la question du sol après, sans doute, le remplacement de l'une des poutres qui, mauvaise surprise, s'est avérée un peu pourrie.


Bien dégagé autour des oreilles !

Cette expression ne parlera pas aux plus jeunes car elle n'est plus guère usitée chez le coiffeur... Mais elle correspond bien à l'énorme coupe de bois qui a été faite "Yavono vée l'Teurot d'Champ-Lain" ou, pour ne pas parler en patois avec les toponymes locaux, les bois qui occupaient le versant situé à droite de la voie ferrée, en direction du viaduc, avant le relais téléphonique.


Pan-pan Cuculles

Sous ce titre, il ne s'agit pas d'annoncer ici le retour des punitions corporelles pour les enfants qui font des bêtises... C'est de relayer l'information selon laquelle les adolescents de Culles  pour lesquels les activités de Culture et Traditions ne correspondent plus vu leur âge de collégiens et lycéens, souhaitent s'organiser en association sous ce nom qu'ils ont choisi. Leur but est "d'initier des actions solidaires et écologiques, de proposer des activités culturelles et sportives aux jeunes, d'apprendre à s’insérer dans la vie démocratique du village et de donner la paroles aux jeunes de plus de 12 ans".

Bien entendu, nous ne pouvons que nous réjouir de cette initiative que nous leur avons demandé de nous présenter en détail sous forme d'un article que nous publierons le mois prochain.

De manière générale, ces pages leur seront ouvertes et nous attendons leurs contributions avec impatience.


Histoire(s) : Noëls bourguignons

Par curiosité, nous sommes allés consulter les anciens bulletins pour savoir si Noël était évoqué dans l'un ou l'autre des 74 numéros publiés depuis 1965. En attendant d'avoir un moteur de recherche permettant de chercher dans tous ces articles, grâce à l'index publié dans le numéro 68 nous en avons retrouvé trois qui méritent d'être republiés.

Dans le bulletin 66 (page 14), Bernard Veaux raconte une anecdote amusante lors d'une messe de Minuit dans les années 50.

 

Quand le père Noël concurrence le curé !

"Pour Noël, comme partout, la « messe de minuit » regroupait une grande partie de la population. Pas encore de sapins, mais des chaussures sous la cheminée, dans l'attente de quelques papillottes et d'une ou deux oranges (que l'on ferait durer en les mangeant en plusieurs fois, quartier par quartier !). Les vaches avaient elles-mêmes une ration de foin supplémentaire au retour de la messe de la nuit : on prétendait d'ailleurs qu'elles restaient éveillées en cette sainte nuit ... M. le Curé tempêtait chaque année contre l'invasion progressive du père Noël... bien qu'il ne soit encore que très peu présent dans les campagnes. Mais un jour, ce fut une belle surprise... La messe commencée, voici que le chant largement déployé du Gloria se met à faiblir... la petite chorale a toutes les peines du monde à tenir, interloquée . C'est qu'un vrai Père Noël vient d'entrer dans l'église et s'avance dans la nef en saluant tout le monde ! Il entre même dans le chœur et va s'installer dans le « banc des hommes », à la porte de la sacristie, juste derrière l'autel à gradins. M. le Curé n'a pas été troublé : il tournait bien sûr le dos et a seulement aperçu fugitivement le manteau de ce qui lui est apparu comme une sorte de moine ! Il n'y avait aucune sorte de malice dans cet événement : des Parisiens étaient venu fêter Noël chez un ami au village, et, sans se poser trop de questions, avaient trouvé sympathique et amusant de se rendre dans cet accoutrement à l'église... Finalement tout s'est bien passé, sauf que le père Noël a dû être déçu, l'église n'ayant pas de cheminée, mais seulement un tuyau de poêle !"


Noël en patois

Dans le bulletin numéro 46 (1994), Bernard Veaux publie en patois une version originale de la Nativité.

Tous les coups que rvint Noal

Ieuteu du temps d'I'Auguste, un ptié nveu du Jules Césâ, vos savées bain : çu-là qu'aveu foutu à bas not'Vercingétorisse à Alesia, cment j'y apprenains à l'écôle.

- Ieuteu en 52 avant Jésus-Christ, ti-pas ? Mâ, cment don qu'i fiaint p'compter les an-nées, vu qu' Jésus euteu tôj pas né ?

- Sentié, j'en sais ran. må si vos m'arrâtez tôjo, j'pôrreu jamâ vni à bout d'mon histouère !

leuteu don dans ç'temps des Romains. I étaint tallement feû, qu' i étaint partout, mouainme d'l'aut'bout d'la târre, quoî i aveu çte fameuse Palestine. P'savoir quoi qu'i en étaint d'avoue tot ç'monde, à peue peur ieux-î réclamer âriée quéeques sous d'pûe, i avaint pris l'idée d'fâr un recensement : cment san, i sauraint combain d'gârs qu'i avaint sous ieû coupe.

 

Cment présent, les fonctionnaires cherchaint pas tallement à arrangie l'monde ; i avaint convni qu'i falleu s'fâr inscri lavoue ç'que tot chacun aveu sa parenté. D'avoue ce que les vieux racontaint ées voillies, i euteu pas treu seurcier d's'râppeler quoi qu'i euteu, mouainme s'i rmonteu loin. Mâ... il falleu y âller !

I sreu présent, Bison Fûté s'arrachreu les chveux ran qu'en pensant à tot l'remue-ménage qu'i freu !

Mâ, dans I'temps, i dvaint pas éetes tant énervés qu'présent, o puetôt i étaint moins beurdins : i avaint pas la correrie dans Ia corée !

 

I eu cment san que l'Joseph a farmé quéeque jos sa mâillon d'Nazareth, qu'ôl a pris son bourricot, peue qu'davoue sa fouanne dessus iont enfilé l'chemin qu'meneu à Bethléem, quoi i avaint ieû parenté, du côté d'Dâvid, cment j'vos dieu.

 

A peue, vos savées bain ç'que ieu : i eu tôj cment sentié, i pôyeu pas tomber autrement: i euteu âriée l'moment qu'la Marie attendeu son gamin !

 

Oh... alle aveu pas treu d'souci à s'fâr : alle saveu qu'i sreu un drôle, mouainme si l'échographie euteu bain loin d'éete à la mode. leu l'ange Gabriel qu'lî aveu dit... à peue ôl aveu pas l'habitude d'dire des menteries ! Ol aveu ato avarti l'Joseph qu'euteu peur ran dans çt'affâre, à peue qu'se dmandeu ç' que lî arriveu !

 

Dépue que j'y entendans raconter, j'sons peue étonnés, mâ, lûne, i euteu bain neurmal qu'i l'boriaude quéeques jos ! Ol a peurtant bain fa d'y crar : deux mille ans pue târd, j'en causans tôjo ! Ah quoî don qu'j'en sûe...? Ouais, les vlà qu'ârrivant à Bethléem. Cment i étaint pas tot so à éetes vnis dra-là, i aveu âriée pue pas un coin p'se mott' à la coi ! Tot chacun ieux aveu fârmé la peûrte.

 

Du coup, i ont été prou contents d'se mottre dans ain-ne écurie ! L'bûe qu'euteu là s'eu poussé un chtit bout. I z'y aveu d'ia bonne peille. L'bourricot au Joseph euteu à son article ! I eu là que l'Jésus eu vni. L'Jôseph li aveu arrangie ain-ne place dans ain-ne mangeoire : cment san ôl euteu brâment installé, ô risqueu pas d'cheudre.   

 

I en a qu'âppelant mangeoire ain-ne crèche, ieut à cause que j'dians présent "ain-ne crèche" quand j'vians l'écurie quoî i s'étaint mis à la coi çte nè. L'ange que surveilleut tôjo les opérations eut allé vitement crie les drôles qu' gardaint ieux moutons, ieux égnas, ées teuppes du coin. Si bain qu'i ont ésu l'loilî d'vor dvant les aut' l'pôr chtit dans sa cadeule, a peue d'li chanter ou bain d'li jouer quéeque chose su ieu féete.

Les rois mâges que s'croyaint les pue malins à cause qu'i étaint savants pi qu'i avaint brâment des sous... étaint tôj pas là ! I s'étaint pardus quand çt'étoile qu'i suivaint aveu disparu quéeque temps !

 

Mâ ieuteu p'téete bain prévu cment san : peur får comprendre que l'Jésus eu vni su târre si bain p'les gueuriaux qu'p'les bourgeois !

 

Quand j'croyans sentié, mouainme qu'la vie eu pas balle tos les jos, j'se sentans un bout mieux tos les coups que rvint Noal.

Chaque fois que revient Noël

C'était au temps d'Auguste, un petit neveu de Jules César, vous savez bien : celui qui avait battu notre Vercingétorix à Alesia, comme nous l'apprenions l'école.

- C'était en 52 avant Jésus-Christ, n'est-ce pas ? Mais comment faisaient ils donc pour compter les années, puisque Jésus n'était pas encore né. - -- - Cela, je n'en sais rien... Mais si vous m'arrêtez sans cesse, je ne pourrai jamais venir à bout de mon histoire !

C'était donc à l'époque des Romains. Ils étaient si forts qu'ils étaient partout, même à l'autre bout de la terre, là où se trouve cette fameuse Palestine. Pour savoir où ils en étaient avec tout ce monde, et pour réclamer aux gens un peu plus d'argent, ils avaient eu l'idée de faire un recensement : de cette façon ils sauraient combien ils avaient d'hommes sous leur coupe.

 

Comme de nos jours, les fonctionnaires ne cherchaient pas tellement arranger les gens : ils avaient convenu qu'il fallait se faire inscrire là où chacun avait ses ancêtres. Avec ce que les vieux racontaient pendant les veillées, ce n'était pas trop difficile de se rappeler où c'était, même si cela remontait loin. Mais... il fallait y aller !

Ce serait maintenant, Bison futé s'arracherait les cheveux à la seule pensée du remue-ménage que cela provoquerait ! Mais autrefois les gens ne devaient pas être aussi énervés que maintenant, ou plutôt, ils étaient moins fous : ils n'étaient pas toujours en train de courir !

 

C'est comme ça que Joseph a fermé quelques jours sa maison de Nazareth, qu'il a pris son âne et que, avec sa femme dessus, ils se sont engagés sur le chemin qui menait à Bethléem où ils avaient leurs ancêtres, du côté de David, comme je vous l'ai dit.

 

Et puis, vous savez bien ce que c'est; c'est toujours comme cela, ça ne pouvait pas tomber autrement : c'était juste le moment où Marie attendait son enfant !

 

Oh, elle n'avait pas trop de souci à se faire : elle savait que ce serait un garçon, même si l'échographie était loin d'être à la mode. C'est l'ange Gabriel qui le lui avait dit... et il n'avait pas l'habitude de dire des mensonges ! Il avait aussi averti Joseph, qui n'était pour rien dans cette affaire, et qui se demandait ce qui lui arrivait !

 

Depuis le temps que nous entendons raconter ça, nous ne sommes plus étonnés, mais lui, c'était bien normal que ça le retourne pendant quelques jours ! Il a pourtant bien fait d'y croire : 2000 ans plus tard on en parle encore ! Ah, où donc en suis-je ? Oui, les voilà qui arrivent à Bethléem. Comme ils n'étaient pas les seuls à être venus à cet endroit, voilà qu'il n'y avait plus un seul endroit pour se mettre à l'abri ! Chacun leur avait fermé la porte.

 

Du coup ils se sont estimés bien heureux de se mettre dans une écurie ! Le bœuf qui était là s'est poussé un peu. Il y avait de la bonne paille. L'âne de Joseph était bien aise. C'est là que Jésus est né. Joseph lui avait arrangé une place dans une mangeoire : ainsi il était bien installé ; il ne risquait pas de tomber.

 

Certains appellent cette mangeoire une "crèche", c'est pourquoi nous disons maintenant une "crèche" quand nous voyons l'étable où ils s'étaient mis à l'abri cette nuit. L'ange qui surveillait toujours les opérations est allé rapidement chercher les hommes qui gardaient leurs troupeaux, leurs agneaux, dans les champs d'alentour.

Si bien que ce sont eux qui ont pu voir en premier le pauvre petit dans sa cabane, et lui chanter ou lui jouer quelque chose sur leur flûte.

Les rois mages qui se croyaient les plus intelligents, parce qu'ils étaient savants et qu'ils avaient beaucoup d'argent, n'étaient pas encore arrivés ! Il s'étaient perdus quand cette étoile qu'ils suivaient avait disparu quelque temps.

 

Mais c'était peut-être prévu comme cela : pour faire comprendre que Jésus est venu sur terre aussi bien pour les pauvres que pour les riches.

 

Quand nous croyons cela, même si la vie n'est pas rose tous les jours, nous nous sentons un peu mieux... chaque fois que revient Noël !



Chant de Noël bourguignon

Dès le bulletin n°4, Bernard publie un Noël bourguignon chanté par sa grand-mère.

On désigne sous le vocable de "noëls" des chants populaires qui retracent essentiellement la naissance de Jésus-Christ.

Ils ont connu leur apogée entre le XVIème et le XVIIIème siècle. En Bourgogne, les plus connus sont sans doute ceux écrit par Bernard de la Monnoye dit Guy Barôzai. Nous avons déjà évoqué ce chant qui suscita l'intérêt d'André Lagrange, auteur de "Moi, je suis vigneron" dans l'édition de janvier 2021 avec la notation de l'air. 

Nous avons montré cette petite partition à Patrick Ayrton pour jouer la mélodie . Avec Emmanuelle au chant lyrique, ils ont eu la gentillesse d'enregistrer le premier couplet. Pour l'entendre, cliquez sur le > sur la partition ci-dessous.

La version de la grand-mère de Bernard était sans doute très différente !

 

Venez troupe champêtre

Voir cet enfant nouveau-né

Couché dans une crèche,

Couvert avec du foin.

Prenez votre chemin,

Allez le reconnaître,

Et laissez là, la dera

La deritata

Laissez vos moutons là.

 

 Mâ Mossieu, si nos bêtes

Y restant pour les champs,

Si quelqu’un ne les garde,

Les loups les migeraint ;

Car ya tos les jors

Des bêtes sanguinaires

Qui guettent là, la dera

La deritata

Les moutons, les agnas. 

 

N’ayez point peur bergers,

L’ange les gardera ;

Ni loups ni autres bêtes

Ne les toucheront pas.

Prenez votre chemin,

Allez reconnaître,

Et laissez là

La deritata

Laissez vos moutons là.

 

Dites nous Mossieu l’ange

Quel chemin je prendrains

Car je sons si bêtes

Je nous égarerains.

Faut-y passer iavant

Le long de la revire

Ou côtoyer là, la dera

La deritata

 Tout au long du ruissia.

 

Traversez la montagne

Suivez le grand chemin,

Entrez dedans la plaine,

Tout le long du Jourdain.

Vous verrez un hameau

Tout couvert de lumière :

Entrez, c’est là, la dera

La deritata

Entrez et parlez bas.

 

Ah j’aperçois la crèche

Iavant quoî y fait kiâr.

Ah Dieu quel bel enfant :

Mas ô grille de froid :

Pierrot prends ton bounot

Boute l’y su la tête

Et le velà, la dera

La deritata

A son aille il est là.

Baillez nous des musettes

Je le divertirons.

Pierrot bat de la caisse

Jeannot joue du violon.

En guise de respect

Pour votre divin fils

Laissez nous là cacher

Un petit moment là.

 

Excusez nous Marie

Si je sons si bêtes

Nous offrons nos étrennes

Prenez les s’il vous plaît.

 

 



Ça ne s'est pas fait tout seul !

En octobre 2020, nous avions eu la visite du professeur Harald Floss de l'Université de Tübingen, en Allemagne (voir édition n°72). Depuis 20 ans, il dirige des fouilles archéologiques en Bourgogne et l'un de ses doctorants s'intéresse à la grotte de Culles.

Nous l'avions fait revenir en août dernier pour une conférence qui s'était révélée passionnante. Lors de cette seconde venue il n'avait pas eu le temps de refaire une présentation commentée de la collection de silex taillés que l'on peut voir à la mairie.

 

Sans doute avez-vous remarqué ce tableau qui est accroché à la mairie dans la salle de réunion. Il n'est pas arrivé là par hasard et nous reprenons ci-dessous un article du bulletin n°27 (1977) qui racontait les circonstances de cette réalisation.

 

 

"Avant de mourir, un habitant de Culles, M. Jean-Justin Machuron avait exprimé le vœu que sa collection de fossiles et surtout de silex taillés ne soit pas dispersée, et reste au pays. C’était pour lui une façon de signifier son attachement à Culles-les-Roches où il a passé les meilleurs moments de sa vie.

Mme Veuve Machuron vient de nous transmettre cette collection dont les meilleures pièces seront désormais exposées à la mairie dans une vitrine réalisée par les soins du S.I.. Tous ceux qui savent apprécier ces vestiges de notre histoire locale seront heureux de cette donation qui contribuera d’ailleurs à perpétuer le souvenir de M. Machuron  parmi nous. Nous signalons encore que plusieurs silex ont été donnés par M. Machuron au musée Denon de Chalon-sur-Saône où on peut les voir.

Il peut être agréable à chacun de posséder des silex taillés découverts au hasard ou à l’occasion de fouilles clandestines, mais si ces silex ne sont pas répertoriés, classés, si on oublie de noter leur provenance très exacte, ils perdent la plus grande partie de leur valeur et de leur intérêt scientifique ; et ce qui aurait pu fournir d’intéressants renseignements archéologiques devient un témoin muet des siècles passés. Ainsi comprend-on l’utilité des collections  de musée et des publications scientifiques sur les découvertes réalisées. Ainsi apprécie-t-on enfin le geste de M. Machuron qui ouvre sa collection privée au profit de tous."

 

Cette conclusion de Bernard Veaux rejoint la préoccupation des archéologues d'aujourd'hui. Harald Floss est venu spécialement pour voir quelques collections culloises et il est prêt à revenir à tout moment pour en voir d'autres, mêmes modestes, tant il est important que ce patrimoine ne disparaisse pas ou soit dispersé. Alors si vous avez des silex ou autres vestiges du passé, n'hésitez pas à vous faire connaitre !


@rnaque... au téléphone

La mise en place du Compte personnalisé de formation (CPF) a donné aux escrocs de mauvaises idées et ils arrivent à faire des milliers de victimes.

Alors si on vous appelle au téléphone pour vous indiquer qu'il faut activer votre compte formation rapidement pour ne pas perdre vos droits, c'est une tentative d'arnaque !

 

Votre interlocuteur va vous proposer de vous aider à activer votre compte en faisant la manipulation lui-même "en direct". Il va vous demander des informations sur votre état-civil et votre identifiant CPF qu'il vous aidera à trouver dans vos papiers.

Le voleur se servira alors de ces identifiants pour accéder à votre compte et utiliser vos points acquis pour acheter une formation proposée par un faux organisme qui disparaitra rapidement après avoir encaissé le paiement par l'Etat des sommes correspondantes.

Comme ce droit à la formation disparait au départ à la retraite, avant de raccrocher au nez de votre correspondant, il vaut mieux lui préciser que vous êtes retraité (même si c'est faux) en espérant que cette information évitera qu'il ne rappelle !

Une variante peut exister sous forme d'un lien qui conduit sur un formulaire Internet qui imite le site officiel. Une technique appelée hameçonnage.

Alors méfiance !  


Photo du mois... 

 Andrée, comme d'habitude, nous a envoyé plusieurs photos dont certaines avec un ciel rosé magnifique mais nous avons préféré cet arbre (pour rester dans le thème).  En ombre chinoise devant le coucher de soleil, la ramure semble représenter un réseau de neurones !