Édition avril 2023 - n°103                                                                                                                               Prochaine édition début mai 2023

Poisson d'avril ?

Pour créer un bon poisson d'avril dans un média, il faut imaginer quelque chose de crédible et l'énoncer de façon péremptoire.

C'est exactement ce que peut faire le programme d'intelligence artificielle Chat-GPT dont il est beaucoup question en ce moment !

Ce nouvel outil, intégré maintenant à certains moteurs de recherche, est capable de générer des textes en bon français en respectant certaines consignes pour la mise en forme (ton, style, taille, etc.). C'est vrai que c'est complètement bluffant !

Et il arrive même à générer des images automatiquement d'un réalisme stupéfiant.


Mais le problème de cette intelligence artificielle qui propose des réponses en compilant les milliards d'informations qu'on lui a proposé pour s'entrainer c'est qu'elle répond sans comprendre ce qu'elle raconte, ni citer ses sources ni même être identifiable de manière évidente. Quand on ne connait pas un sujet on peut complètement "se faire avoir".

Ce n'est pas parce qu'une affirmation est évoquée avec force qu'elle est juste ! (Voir l'article plus bas)


L'intelligence artificielle peut être un outil extraordinaire quand il s'agit de comparer des millions d'images de scanner pour détecter une tumeur ou réaliser d'autres tâches qui prendraient un temps fou. Mais, quand elle entre dans le domaine de la communication, un vrai problème se pose !

A nous, plus que jamais, de ne pas tout prendre "pour argent comptant", de comparer les sources, bref d'avoir l'esprit critique.

 

Nous vous souhaitons une bonne lecture de cette 103ème édition, sans poisson d'avril et entièrement rédigée humainement ;-)

 

Bertrand Brocard et l'équipe de Culles-Initiatives


Imbécilité artificielle...

L'idée de cet éditorial nous est venu quand on nous a transmis un texte généré par Chat-GPT à propos de notre village. Pour celui qui ne le connait pas, il pourrait être tout à fait crédible... mais ce texte est un ramassis d'âneries mises bout à bout !

Nous vous le livrons dans son intégralité et n'avons noté que les plus grosses erreurs...

 

Culles-les-Roches est une commune française située dans le département de Saône-et-Loire en région Bourgogne-Franche-Comté. [ Vrai ] Son nom vient du latin "cultella", qui signifie petite colline. [ Faux ! ]

La commune existe depuis l'époque gallo-romaine, où elle était un important centre de production viticole. [ Faux ! ]

Au Moyen Âge, elle était le siège d'un fief seigneurial appartenant à la famille de La Roche, d'où son nom "Les Roches".  [ n'importe quoi ! ]

À partir du XVIIe siècle, la viticulture est devenue l'activité principale de la commune, en particulier celle du fameux vin de Bourgogne. Au XIXe siècle, plusieurs domaines viticoles ont été créés, dont certains sont encore en activité aujourd'hui.  [ Faux ! ]

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Culles-les-Roches a été le théâtre de combats entre les forces allemandes et les résistants français.

[ Faux ! Il y a eu des maquis mais pas de combats avec les forces allemandes ]

Depuis les années 1960, la commune a connu un déclin démographique et économique dû à la diminution de l'activité viticole. Cependant, elle reste un lieu touristique populaire grâce à son patrimoine architectural et naturel, ainsi qu'à sa réputation en tant que productrice de vin de Bourgogne de qualité.  [ Faux ! Depuis 1990 la population remonte pour retrouver le niveau de 1960 et le reste est un peu exagéré !  ]


Merci pour vos cotisations !

Nous avons presque terminé la campagne de réadhésion. Merci à tous ! Un merci plus particulier à tous ceux d'entre-vous qui ont choisi une adhésion de soutien, souvent jusqu'à 100 €. Comme vous le savez, ces sommes sont nécessaires pour assurer notre indépendance et faciliter l'obtention de subventions car il faut pouvoir autofinancer une partie importante des projets.  Elles seront bien utilisées !

Pour ceux qui l'ont demandé, les reçus pour la déduction fiscale vous seront remis en main propre.

Si la lecture de ces lignes vous fait penser que vous avez oublié de nous retourner votre adhésion... pensez à le faire pour que nous puissions terminer cette opération annuelle. Merci d'avance !


Au sommaire de cette édition n° 103 :

  • Ineptie artificielle
  • Merci pour vos cotisations !
  • Chasse aux œufs
  • Réunion des bénévoles du trail
  • Sortie ornithologique
  • Spectacle Michel Moreau
  • Réunion "Partager un jardin"

 

  • Les Cullomètres 7ème édition !
  • Association Zoodo
  • Visite privée de la cave coopérative
  • Soirées jeux
  • Club lecture
  • Tea-Time
  • Debout les femmes !

 

  • Carnaval
  • Un équipage qui a du chien !
  • Intempéries
  • Histoire de l'école Jeanne d'Arc
  • Trésors de nos greniers
  • Objet mystère
  • Photo du mois


De "Destination vacances" au "F'estival"

Depuis 6 ou 7 ans, notre animation estivale porte le nom de "Destination vacances" ca, au départ, nous étions soutenu financièrement par la ccScc au titre du tourisme. Mais cette appellation ne reflétait pas vraiment la variétés des propositions : spectacles, balades thématiques, projections, fête, expositions, etc.

Cette année nous avons de décider d'utiliser le terme "F'estival", plus proche de ce que nous proposons.

Comme déjà annoncé le thème de l'année sera "Un  village au XXème siècle".

Nous pourrons décliner ce sujet à travers la mémoire épistolaire (lettres et cartes postales) mais aussi l'évolution technologique, notamment dans la communication, qui a marqué ces cent années qui paraissent déjà bien lointaines !

Bien entendu, attendez-vous à être mis à contribution. Toutes les idées seront bienvenues et nous prévoyons d'organiser des "cafés mémoire" pour collecter les souvenirs concernant cette époque.

Une réunion d'information sera organisée en mai. 


Errata 

Pluriel d'erratum... car le bulletin 76 comporte quelques erreurs. Quelques fautes de frappe ont échappé à notre vigilance... pourtant grande !

Par ailleurs, la photo de couverture a été attribuée à Andrée Karpoff mais avait été prise par Bertrand depuis son balcon... Quand au téléobjectif utilisé par Pierre Karpoff, il y a une erreur sur le nom du prêteur qui était en réalité Olivier Dandois. 


Ce sera en avril...

Planning chargé et modifié en dernière minute avec de nombreuses animations dont plusieurs sont organisées par des structures extérieures au village mais auront lieu à Culles-les-Roches. Alors profitons-en !


Samedi 1er 8 avril - Chasse aux œufs

 L’association Culture et Traditions organise sa traditionnelle chasse au œufs pour tous les enfants du village

 Rendez-vous à 16h 11h devant le caveau municipal.

 Contact : assocultureettradition@gmail.com


Dimanche 2 avril  Mardi 4 avril - Réunion trail

A 20h, au caveau municipal, l'association "Les Cullomètres" invite tous les bénévoles pour découvrir le circuit et les nouveautés, connaitre l'emplacement des signaleurs, la répartition des tâches...

Venez nombreux pour faire de cette 7ème édition un nouveau succès !


Samedi 8 avril - Sortie ornithologique

Dans le cadre de la réalisation de l'Atlas de la Biodiversité Intercommunale, la Communauté de Communes propose à Culles-les-Roches une animation en partenariat avec la Ligue de Protection des oiseaux. 

Venez écouter les oiseaux communs de notre territoire et apprenez à les identifier par leur chant !

Rendez-vous avec Pierre Aghetti de la LPO à 9h30 devant la mairie.

 

Et notez déjà la sortie ornithologique animée par Samy Mezzani que nous organisons également avec l'AOMSL le dimanche 7 mai à 8h00 (départ de l'Aire de loisirs). 


Vendredi 14 avril - Michel Moreau, viti-conteur

Nous avions accueilli Michel Moreau à l'aire de loisirs en juillet dernier et nous vous conseillons ce spectacle-dégustation original proposé par la bibliothèque intercommunale le vendredi 14 avril 19 h dans le caveau de notre village.

L'équipe d'animation de la bibliothèque vous invite à apporter quelques douceurs salées ou sucrées pour accompagner la dégustation.

Participation au spectacle dégustation 10 € par personne)


Dimanche 23 avril - 7ème trail

Il y aura de l'animation à l'aire de loisirs pour la 7ème édition du trail dès 8 heures du matin avec l'arrivée et l'échauffement des premiers coureurs (voir les pages spéciales consacrées à l'événement - Onglet Trail). Le départ est prévu à 9h23.

Comme en 2022, on peut s'inscrire sur trois distance : 5, 12 et 20 km.

 

Côté circuit, il sera toujours aussi beau mais proposera un changement notable. En effet, si le parcours est identique à l'année dernière, il sera couru dans l'autre sens et l'arrivée se fera en musique !

 

Nouveau : Vous ne courez pas ? Marchez !

Cette année il y aura une autre nouveauté avec l'organisation de deux marches dans l'après-midi : deux "randonnées solidaires" proposées par l'association ZOODO (Ils se présentent ci-dessous) avec un départ entre 13h et 14h30 avec deux possibilités :

  • un parcours intensif 12km
  • un parcours Zen 5 km, avec  une pose méditation et Qi gong 

Prix unique 5 € Possibilité de s'inscrire sur place avant 14h30 


L’association Zoodo, solidarité internationale est depuis plusieurs années partenaire du Cullomètre. C’est toujours avec beaucoup de plaisir que les membres de Zoodo viennent installer leur stand sur l’aire de départ. Cette année, l’équipe de Zoodo sera accompagnée d’Abdoulaye Séré, Abou Konaté et Isabelle Séré pour une animation musicale à l’arrivée des coureurs et des coureuses.

Chaque édition offre l’occasion d’échanger et de partager autour des projets de l’association en lien avec Markoye, village du Nord du Burkina Faso.

L’association poursuit ses actions pour apporter son soutien aux écoles du village, au collège ainsi qu’aux associations locales. Une vingtaine d’enfants sont également parrainés depuis plusieurs années. Certains enfants que nous accompagnons sont devenus grands. Certains d’entre eux poursuivent des études supérieures, d’autres viennent de terminer leur formation et se sont installés dans la vie professionnelle. Nous sommes très fiers du parcours de nos filleuls et nous remercions très sincèrement  leurs parrains. 

Depuis deux années, Zoodo s’associe au collectif Afrik en fête dont l’événement phare sera le festival Afrik en fête le 1er et 2 juillet au Lac des Prés saint Jean à Chalon sur Saône.

Nous avons hâte de vous retrouver, d’ici-là portez-vous bien.

Solidairement,

Les membres de ZOODO


Ami.e.s coureuses et coureurs, vous avez la possibilité d'ajouter 1 ou 2 euros à votre inscription au trail. Cet argent sera reversé à notre association partenaire.

Contact : assozoodo@yahoo.fr



Lundi 24 avril - Réunion "Partager un jardin ? Planter des arbres ?"

"Jardins partagés, forêt gourmande, plantations d’arbres, de buissons et de fleurs sur des espaces engazonnés : Seriez-vous intéressés ?

Depuis quelques temps, nous réfléchissons à la création d’un ou plusieurs jardins partagés et solidaires à Culles-les-Roches. Ceux-ci seraient entretenus sur un principe de volontariat, en privilégiant les échanges inter-générationnels ainsi que des journées à thèmes en invitant des intervenants spécialistes dans un domaine. Par exemple : la permaculture, le compostage, les plantes mellifères, synergies de cultures, les variétés anciennes de plantes, etc.

Nous pensons également à l’établissement d’une forêt gourmande avec étages de végétations complémentaires : grands arbres fruitiers, buissons de petits fruits et baies, couvre-sols comestibles. Tout ceci dans une recherche de régénération des sols, de résilience face au réchauffement climatique et de création d’espaces accueillants et protecteurs du vivant."

 

Après cette proposition faite le mois dernier, les premiers participants intéressés vous invitent à une réunion le lundi 24 avril à 20h30 à la Maison des Initiatives pour évoquer ces propositions et commencer à avancer concrètement.


Samedi 29 avril - Visite privée de la cave coopérative de Buxy

A l'initiative de Daniel Crucière, nous proposons une visite privée de la cave coopérative de Buxy dont nous avons relaté la création sur ce site et dans notre bulletin à l'occasion de notre thématique sur le vin en 20...20 et 2021.

 

Cette visite sera l'occasion de visiter les installations, la cave de vieillissement, la chaine de mise en bouteille, etc. et de découvrir le fonctionnement et l'évolution de cette institution créée en 1931 par 98 vignerons.

Nous terminerons bien sûr par une dégustation.

 

Pour faciliter l'organisation et le co-voiturage, il est indispensable de réserver en envoyant un mail à culles-initiatives@culles-les-roches.com (ou en téléphonant à Bertrand 06 14 26 86 56).

Ne tardez pas car le nombre de places est limité !


Rendez-vous à la Maison des Initiatives

Soirées jeux : samedis 8 et 22 avril à 20h

Club lecture : samedi 8 avril à 17h

Tea-Time !

lundi 24 avril à 17h15



C'était en mars...


1er mars - "Debout les femmes !"

C'est à 18h30 un horaire inhabituel (un peu surprenant !) que l'association PelliCulles proposait au caveau sa deuxième projection avec le film "Debout les femmes" réalisé par François Ruffin et Gilles Perret. Un "road-movie parlementaire" où l'on suit les députés François Ruffin (LFI) et Bruno Bonnell (En marche) que tout devrait opposer. Avec eux on part à la rencontre de femmes de ménage, d'aides-soignantes et autres auxiliaires de vie sociales, souvent invisibles, et qui pourtant assurent des tâches indispensables, souvent avec des horaires hachés et de faibles salaires. Entre rire et larmes, des témoignages émouvants qui touchent. 

En préambule, au terme de sa présentation du film, Elena Berruet précisait que le film était diffusé sans droit de diffusion en cette période de lutte contre la réforme des retraites et qu'une "caisse de grève" pouvait recueillir les participations à la projection. BB


Samedi 18 mars, c'était carnaval !

Le beau soleil du matin s’était bien vite éclipsé quand il a entendu parler de Carnaval. Sans doute avait-il peur que tant de beaux déguisements lui fassent de l’ombre !

Et il est vrai que petits et grands avaient rivalisé d’imagination et de bon goût pour faire de ce défilé un festival emblématique et haut en couleurs. Pierrot et sa Colombine veillaient sur le petit Chaperon Rouge délaissé par maman Chaperon Rouge qui, elle, préférait s’occuper de sa grand-mère et de l’intrépide Spider-Man. Un pirate fort sympathique (eh oui, ça existe !) transportait le butin (les beignets et la cagnotte) sur lequel veillaient un apprenti pirate, Robin des Bois, une belle indienne et sa fillette…

Et, selon la tradition, toute cette joyeuse troupe sonna de portes en portes pour proposer toutes sortes de beignets sortis des cuisines personnelles des mamans. Une tradition qui, cette année encore, fut un joli succès. MD


23 mars - Un équipage qui a du chien !

Avez-vous entendu de drôles de hurlements dans le village pendant quelques heures le vendredi après-midi 23 mars ?

Vous n’étiez pas fou, il y avait bien une meute de 8 chiens de traîneaux à Culles les Roches ! Accompagnés de leurs deux meneurs, la meute avait choisit l’ancien terrain de boules sous les roches pour se reposer et faire le plein d’eau et d’électricité chez les plus proches voisins…

Cette étonnante meute était à la tête d’un drôle d’équipage : deux trottinettes revisitées avec des sièges en guise de traineaux à tirer, avec deux remorques bien chargées de matériel en tout genre pour bivouaquer et nourrir les chiens (20 kilos de croquettes pour 10 jours).

Toute cette tribu est partie pour un périple d’environ un mois afin de défouler tous ces beaux chiens qui ont manqué d’exercice avec un hiver trop court. Originaires du haut Jura,  ils rallient Bourg en Bresse au mythique Mont Saint Michel ! L’arrivée  risque d’être mémorable et digne d’un très beau souvenir pour les chiens et leurs deux mushers !

Emmanuelle Grataloup


31 mars - Ne coupez pas !

Le mois de mars a été encore bien sec même si quelques pluies ont arrosé les jardins... L'herbe a bien poussé mais cela ne règle pas la question e la baisse des nappes phréatiques, ici comme ailleurs... Le mois s'est terminé le 31 mars sur un bel orage de grêle et un coup de vent lié à la tempête 'Mathis" qui a provoqué la rupture de deux câbles d'une ligne électrique entre Culles et Fley, provoquant une coupure d'électricité au village et la fermeture de la route le temps de réparer, ce qui a pris un certain temps, surtout dans le haut du village !


Histoire : L'ancienne école Jeanne d'Arc

Nous  avons évoqué récemment sur ce site l'histoire de l'école publique à l'occasion des 30 ans de sa fermeture en 1992.

 

La réfection bien avancée (voir photo) des bâtiments de l'ancienne école Jeanne d'Arc dans le quartier des Plantes (jadis nommé Cours Bonnin) nous donne l'occasion de revenir sur l'histoire d'une autre école qui a fonctionné pendant environ 50 ans et  a vu passer des dizaines de filles dans ses murs, y compris quelques pensionnaires !

 

Bernard Veaux a consacré une page à cette école dans le bulletin du Syndicat d'Initiative numéro 64, en 2012. Grâce aux archives il est possible d'en dire plus, notamment en ce qui concerne les troubles liés aux lois anti-congréganistes du début du siècle. Laissons-lui la parole !

 

Une école primaire est fondée le 29 octobre 1893 sous la responsabilité des Sœurs de l'Enfant-Jésus de Chauffailles. La direction en est confiée à Jeanne Françoise Chevallier, 23 ans, en religion "Sœur Hermance", née à Chassigny-sous-Dun. Mais c'est l'époque où les dirigeants de la 3eme République ont décidé de mener une politique anticléricale, en réaction contre les tentations monarchistes de beaucoup de catholiques, blessés par la Révolution. Partout on envoie des "hussards noirs", instituteurs laïcs formés pour prendre en main l'instruction de la jeunesse et la soustraire à l'influence de l'Eglise.

Après l'expulsion des congrégations religieuses en 1880, une partie d'entre elles s'était reconstituée, entraînant de nouvelles réactions anticléricales. Auparavant, Waldeck Rousseau avait surtout cherché à contrôler les congrégations. Emile Combes, quand il arrive au pouvoir en 1902 va chercher tout simplement à les exclure.

 

Difficultés et procès

Dès l'été 1902, 3000 écoles congréganistes non autorisées sont fermées. Mais le mouvement s'accélère en 1903, suite à une loi du 4 décembre 1902 qui menace d'amende ou de prison quiconque essaiera de maintenir une école. Arrive enfin la loi Combes (7 juillet 1904) qui interdit l'enseignement à toutes les congrégations, même autorisées. Son titre est clair : "loi relative à la suppression de l'enseignement congréganiste". Elle organise l'inventaire des biens et leur liquidation.

Partout en France une réaction s'organise, notamment sous l'égide du clergé séculier, avec l'ouverture d'écoles privées, encadrées par du personnel laïc ou sécularisé, la loi de juillet 1901 sur les Associations facilitant cette organisation.

 

Les archives de l'école Jeanne d'Arc ont conservé quelques documents concernant notamment les procès auxquels ont été mêlés la directrice de l'école, et les paroissiens qui se sont évertués à la faire vivre malgré tout. Il est intéressant de voir concrètement sur le terrain comment la politique nationale a interféré avec la vie de notre village, attisant sans doute les rivalités entre les diverses sensibilités, comme partout en France.

Plan de l'école établi le 24 novembre 1909 et certifié par le maire de Culles le 2 décembre 1909

 

L'interdiction de 1903 et le procès

Dans ce contexte général, la première école a été interdite le 15 avril 1903 : l'établissement doit être fermé dans les deux mois, et les Sœurs doivent être dispersées. Jeanne Françoise Chevalier en est informée expressément le 18 avril. Dès lors, le 21 avril, elle réagit en informant de son intention d'ouvrir "une école privée, de filles" dans une maison de Culles qui lui appartient. Mais l'autorisation est refusée. Le 22 mai 1903 la gendarmerie constate que l'établissement continue de fonctionner comme avant, que les dames Chevalier et Desseaux persistent à vivre en commun, et à habiter les mêmes locaux devenus la propriété des consorts Derain, et à exercer les mêmes attributions en vue de la même œuvre d'enseignement.

A raison de ces faits, les dames et les consort Derain sont renvoyées en police correctionnelle sous la prévention de :

- Dame Rebichon (la Supérieure générale) : avoir ouvert depuis moins de 3 ans un établissement congréganiste sans l'autorisation exigé par la loi

- Dame Chevallier : avoir dirigé l'établissement,

- Les sieurs Derain : avoir favorisé le fonctionnement de l'établissement en consentant l'usage de leurs locaux.

 

Madame Rebichon et Michel Derain ne se présentent pas à l'audience ; mais l'opposition présentée par Chevallier et consorts "est régulière et doit être étudiée". Les personnes présentes contestent le bien-fondé des poursuites, excipant de ce fait que, aux dates du 17 et 23 avril 1903, les dames Chevallier et Desseaux, les seules religieuses, aurait été sécularisées. Pour cela elles montrent un certificat fourni par l'évêché, et signalent l'abandon des signes apparents de la vie congréganiste, notamment de leurs costumes religieux. Et l'existence d'une convention indiquant que Jeanne Françoise Chevallier a pris à son service la dame Desseaux moyennant 15 francs par mois (montrant ainsi que ce n'est pas une communauté de religieux).

Mais de toute façon on constate que rien n'a changé dans la vie de l'école. Le bâtiment a été acquis en 1892 par l'abbé Meunier, curé, en vue de la fondation d'une œuvre paroissiale d'enseignement, et avec les deniers de la famille Derain ; en 1898 le même immeuble aurait été donné aux dames Chevallier et Laroche qui en ont payé le prix avec des fonds remis directement par la famille Derain. Et enfin le 14 mai lesdites dames donnaient…………….. l'immeuble aux consorts Derain moyennant 3000 francs qu'elles auraient touchés de ces derniers (sans doute pour éviter d'être spoliées). "Si c'était vrai cela voudrait dire que par 3 fois les Derain auraient versé les fonds représentant le prix d'acquisition de l'immeuble et fait personnellement aux dames Chevallier et Laroche une pure libéralité.  Jeanne Françoise Chevallier aurait vendu l'immeuble à l'époque de sa sécularisation dont elle entendait se prévaloir".

Finalement le tribunal condamne tous les prévenus, mais "à raison de leur antécédents irréprochables, il échet de les faire bénéficier des circonstances atténuantes" :

Le tribunal reconnaît coupable et condamne à des amendes de 25 à 50 francs ainsi qu'aux frais, évalués à 103 francs, à régler dans les 2 mois.

 

 

Extrait des minutes du greffe du tribunal de première instance de Chalon :

Le ministère public poursuit

- Marie Robichon, 64 ans, en religion sœur Gonzague, supérieure de la Congrégation des Sœurs de l'Enfant-Jésus de Chauffailles,

- Jeanne-Françoise Chevallier, 33 ans de Chassigny-sous-Dun, en religion sœur Hermance,

- Michel Derain, 78 ans, Jean Derain 68 ans, Benoît Derain 70 ans, Pierrette Derain 57 ans, propriétaires à Culles,

 s'opposant à un jugement du 16 août 1903 qui les condamnait à diverses amendes à régler dans les 2 mois.

Le tribunal décrète : attendu qu'antérieurement à la loi du premier juillet 1901 la Congrégation autorisée des Sœurs de l'Enfant Jésus possédait à Culles un établissement d'éducation dirigé par Jeanne Françoise Chevallier, en religion Sr Hermance, avec l'aide de dame Pierrette Desseaux, en religion Sr Julienne, dans une maison achetée en mars 1898 de l'abbé Meunier, à la dame Chevallier et une autre religieuse de la Congrégation Dame Laroche, dite sœur Cyrille.

Mais le 14 mai 1903 cela a été vendu par ladite dame aux sieurs Derain etc. qui le donnent à bail pour 9 ans à la Congrégation (demande d'autorisation faite le 8 janvier 1902 en tant qu'association loi 1901).

 

Le 1er juin 1904, à la requête du procureur de la République, l'huissier Louis Comeau demeurant à Buxy a laissé une copie du jugement à Michel Derain, absent du procès. C'est ce document qui a été gardé dans les archives. Cette copie est un exemple saisissant de la complexité ubuesque des procédures… et de leur transcription presque illisible !

Pour mémoire : la tension entre la République et les paroisses a été à sa comble au moment des inventaires. A Culles, l'inventaire a été fait le 12 mars 1906 sous la surveillance de la gendarmerie.

Et ça redémarre… avec une cour indépendante !

 

Par la suite on perd un peu le fil, mais le 21 janvier 1908, JF Chevallier, tenace, informe de son intention d'ouvrir une école privée élémentaire de filles, dans un local précédemment occupé par une école privée appartenant à M. l'abbé Jouffroy, curé de Culles. Le maire s'y oppose le 29 janvier car le local, occupé partiellement par M. Jouffroy, n'a qu'une cour ; les élèves n'auraient donc pas de cour indépendante… Dès le lendemain, le garde-champêtre signifie l'opposition. Puis c'est le Conseil Départemental qui délibère (27.02) et qui conclut pareillement, car l'absence de cour indépendante "crée une situation contraire à l'intérêt des bonnes mœurs et de l'hygiène". Puis le Procureur de la République écrit au maire le 28 avril pour demander si le local est le même où a fonctionné Mlle Chevallier de 1901 à 1903… et pour la réouverture duquel Mlle Chevallier a été condamnée, et si, depuis la sécularisation, elle porte des vêtements civils.

L'ambiance générale est tendue : c'est aussi le moment de la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat, en particulier avec les inventaires des églises sous protection de la gendarmerie (à Culles le 7 mars 1906). Néanmoins l'école finit par fonctionner. Comment ? Peut-être grâce au déménagement du curé !

 

Le 2 décembre 1909, un pensionnat est même ajouté à l'école primaire privée… mais pour 4 pensionnaires maximum ! Par ailleurs on a conservé un "brevet de capacité pour l'enseignement primaire" délivré à J.F. Chevallier le 8 décembre 1919.

Les dernières années de l'école

Les Congrégations enseignantes seront rétablies par Vichy en 1940, et en 1945 les instances de la Libération ne mettront pas en cause cette restauration.

Mais de toute façon les temps ont changé, et peu à peu, à Culles, les effectifs de l'école Jeanne d'Arc  vont se restreindre, et l'arrivée d'un jeune et dynamique instituteur laïque à l'école publique (M. Joseph Beauné) va donner le coup de grâce… dans une atmosphère toutefois largement apaisée !

Les dernières années, les effectifs avaient effectivement baissé et la nouvelle directrice Clotilde  Chevallier, sœur de Jeanne Françoise, nommée directrice le 11 août 1941 avait moins de capacités enseignantes. Après la cessation de l'école, vers 1947-48, Clotilde demeura sur place, se mettant au service de la paroisse, pour les catéchismes et du curé, Marcel Buisson.

Pendant quelques années, la colonie de vacances St Charles, voisine, a utilisé la grande salle pour offrir des spectacles, et le Syndicat agricole de Culles a établi un moulin à farines animales dans l'appentis de la cour.

 

Après l'école

Par la suite le nouveau curé, Charles Truchot, habita la maison avec sa mère, et il s'était fait un plaisir et une spécialité de planter et greffer de nombreux arbres fruitiers au jardin.

La maison fut vendue par La Bourgogne Immobilière (dépendant de l'évêché d'Autun) vers 1986 à Robert Griveaux, et enfin rachetée par Georges Peythieu en 2020 ; c'est lui qui a fait réaliser les très beaux travaux de restauration d'une maison qui était largement délabrée.

 

Dans notre édition de décembre 2022 [ lien], nous avons déjà évoqué la rénovation du blason portant la devise de jeanne d'Arc "De par le Roy du Ciel". On doit ce beau travail de restauration à la fille de Georges, Véronique Peythieu.

 

La plaque mentionnant le nom des "Fondateurs et insignes bienfaiteurs" de l'école a été également rénovée et vient d'être à nouveau apposée au mur, en souvenir des temps anciens !

Entre cette photo de classe des débuts (1903 ?) et celle de 1948, en plus de la réduction du nombre d'élèves, on note que Jeanne-Françoise Chevalier a bien vieilli et quitté son habit de religieuse de sœur Hermance.


Trésors de nos greniers

Nous avons reçu récemment le don d'une dizaine de cartes postales qui ne concernent pas directement notre Roche mais celle de Solutré. Celle de gauche a évidemment un rapport avec les fouilles archéologiques nombreuses qui ont eu lieu autour de notre grotte mais nous  ne résistons pas au plaisir de partager celle où un improbable château fort est représenté au sommet de la Roche. Le commentaire imprimé est croquignolet !



Un nouvel objet-mystère ?

 L'objet-mystère précédent n'avait pas été découvert et nous avons publié la solution le mois dernier.

A vous de jouer, non pas en en découvrant un, mais en en proposant un !

N'hésitez pas... vous devez avoir quelque chose d'insolite chez vous. Pas nécessairement ancien... Mais i c'est quelque chose emblématique du XXème siècle, cela peut être bien aussi ! On attend vos propositions pas mail à culles-initiatives@culles-les-roches.com


Photo du mois

Andrée a pu saisir cette mésange sur l'appareil photo de Pierre Karpoff... Une mise en abîme intéressante !

(et le mois prochain... ce sera encore plus fort !)