Edition novembre 2020 - n°73                                                                                                                         Prochaine édition début décembre 2020

C'est reparti pour un tour !

On le sentait venir depuis des semaines mais nous y sommes.

Nous voilà reconfinés !

Après les demi-mesures, l'exécutif a dû se résoudre à des décisions drastiques pour enrayer une épidémie devenue hors de contrôle.

Quand les scientifiques parlaient, dès septembre, d'une évolution exponentielle, on voit qu'ils avaient raison.
C'est reparti pour un tour : les attestations à remplir, la contrainte incompréhensible du kilomètre maximum et de l'exercice limité à une heure quand on habite en pleine campagne... 

Au moment où les services de réanimation approchent inexorablement de leur limite, il est plus que jamais important d'éviter d'être contaminé et de contaminer. A nous de respecter les consignes sanitaires. Le premier confinement a montré son efficacité pour diminuer les contaminations mais le prix à payer est cher ! 

Davantage de monde travaillera, écoliers, collégiens et lycéens iront dans leurs établissements, les services publics seront ouverts... mais comme pour le précédent confinement, maintenir le contact entre nous et avec les personnes isolées, est fondamental.

Pour notre part, comme au printemps dernier, nous essayerons d'y contribuer, avec votre aide.

Prenez soin de vous. Salutations cordiales.

Bertrand Brocard et l'équipe de Culles-Initiatives


Au sommaire de cette édition :

  • C'est reparti pour un tour...
  • N'oublions pas
  • Changement de programme
  • Exponentiel ???
  • Changement de programme

 

  • Culles-Bons plans
  • Sylvette Deschamps
  • AG de Culture et traditions
  • Halloween
  • "C'était mon univers" - 2

  

  • Souvenirs de vacances à Culles
  • C'était avant...
  • Solution "Exponentiel"
  • Pontus fête ses 500 ans
  • Photos du mois


N'oublions pas !

Une fois de plus, le drapeau français a été mis en berne à la mairie.

Cette fois pour l'assassinat monstrueux d'un professeur qui avait consciencieusement fait son métier. Lors de la cérémonie nationale d'hommage dans la cour de la Sorbonne, plusieurs textes ont été lus dont un poème écrit par Gauvain Sers pour Samuel Paty.

 

« Paraît qu’on s’habitue, Quand l’infâme est légion, Tous ces hommes abattus, Pour les traits d’un crayon. Paraît qu’on s’habitue, A défendre à tout prix, Les trois mots qu’on a lus, Aux frontons des mairies. Paraît qu’on s’habitue, Quand on manque de savoir, Par chance, on a tous eu, Un professeur d’histoire (…)
Paraît qu’on s’habitue, Aux horreurs qu’on vit là, Mais l’innocent qu’on tue, Je ne m’habitue pas. »

Nous non plus.

 

Et au moment où nous terminions la rédaction de cette édition il nous a fallu rajouter à cet hommage les noms de trois autres innocents, eux aussi victimes, dans la basilique de Nice, du terrorisme islamiste. 

Simone Barreto-Silva

Nadine Devillers

Vincent Loquès

Nous n'oublierons pas !



Changements de programme

Il y a quelques jours, cet article était prévu pour annoncer l'annulation du traditionnel « Repas des Aînés » offert par la municipalité.

Regrettant de ne pas pouvoir partager ce moment convivial, les élus indiquaient dans leur communiqué que nos doyens, Agnès Derain et Marcel Bochot, seraient honorés comme il se doit.

 

L'information de la mairie indiquait que, par contre, la cérémonie du 11 novembre aurait bien lieu avec la participation des enfants et la

plantation d’un nouvel arbre au « Verger des Enfants ».

 

Inutile de dire qu'avec le nouveau confinement, la cérémonie est annulée.

Le maire diffusera le texte du discours qu'il avait prévu et une solution sera trouvée pour la plantation de l'arbre de la Paix.

Pour sa part, Culture et Traditions a du se résoudre à annuler son animation d'Halloween, l'animation avec les pré-ados et la participation à la cérémonie du 11 novembre, tout en espérant que l'arbre de Noël prévu le 6 décembre puisse avoir lieu.

 

Pour notre association, Culles-Initiatives, il est bien difficile d'établir un programme dans ces conditions. Marche nocturne, soirée Contes & Soupes, balades thématiques, nous y réfléchirons quand le reconfinement sera terminé... Pour l'instant, nous avons bloqué les dates de "Destination Vacances" fin juillet prochain et nous allons concentrer notre énergie sur les travaux d'aménagement de la Maison des Initiatives.

Sans oublier de mettre en chantier dès maintenant la mise en page du numéro 74 de notre bulletin annuel.


Exponentiel ???

L'évolution du nombre de contaminations au coronavirus est l'occasion d'évoquer son caractère "exponentiel". Une notion très difficile à percevoir !

L'un des exemples les plus connus est celui d'une légende orientale qui raconte qu'un souverain des Indes voulut récompenser le sage Sissa, inventeur du jeu d'échecs. Il lui demanda ce qu'il voulait : "Sire, donnez-moi un grain de riz pour la 1ère case, 2 pour la 2ème, 4 pour la 3ème, et ainsi doublez le nombre de grains pour les cases successives." Le roi acceptât pensant s'en tirer à bon compte.

Vous savez sans doute la suite... mais avant de lire la réponse exacte, essayer de vous figurer quel sera le poids total, sachant qu'un grain de riz pèse en moyenne 0,04 gramme.

[ réponse plus bas ]


Culles - Bons plans

Au début du premier confinement, pour renforcer les liens entre les habitants du village, nous avions créé un groupe FaceBook dénommé "GroupusCulles" qui complète la page "Culles-les-Roches" sur le réseau social (cliquer sur les liens soulignés pour y accéder).

 

Mais il en existe un autre, lié à l'application WhatsApp sur smartphone.

Celui-ci, intitulé "Culles - Bons plans", est destiné plus particulièrement aux messages pratiques et aux coups-de-main.

 

Retrouver un chat, des lunettes perdues, signaler des lunettes trouvées, chercher un partenaire de jeu, donner des légumes, emprunter un outil, covoiturer sur un trajet, proposer des achats groupés, etc.

Ce groupe a fait largement preuve de son utilité et de sa réactivité et sera utile même en cette période particulière !

 

Pour le renforcer encore, nous vous invitons à nous contacter pour que nous vous inscrivions.

Envoyez un mail à culles-initiatives@culles-les-roches.com sans oublier d'indiquer votre numéro de mobile pour que nous puissions vous rajouter. 


Sylvette Deschamps

Nous avons appris son décès le samedi 17 octobre 2020 à l'âge de 84 ans.

Sylvette Deschamps a vécu une quinzaine d’années dans notre village, dans le quartier  de la mairie (actuelle maison de Vinciane Barba). C’était une personne très dévouée, et elle le fut particulièrement pour l’association Culture et Traditions qu’elle présida pendant douze ans.

Elle ne manquait jamais d’idées pour créer du lien entre les enfants et leurs aînés, aussi bien pour justifier l’aspect culturel que le volet « traditions » de l’association. On pourrait évoquer la distribution de jonquilles dans le village, les lectures et la musique lors des « Conte moi ça », le petit journal « La plume à Culles »… Elle quitta l’association Culture et Traditions en 2005 et, peu de temps après, s’installa en Côte d’Or pour y rejoindre sa famille dans la région de son enfance.

 

Quand Sylvette Deschamps quitta la présidence de Culture et Traditions, Monique Desmartes rédigea, pour lui rendre hommage, cette

"Odelette à Sylvette"

Sylvette, toujours dévouée,

Et fourmillant d’idées

Accepta sans méfiance

De notre association

D’avoir la présidence.

 

Il faudrait, disait-elle,

Mieux nous organiser,

A la mi-février

Prévoir un défilé,

Rechercher sans attendre

Une pièce nouvelle

A jouer en décembre.

Et qui va s’occuper

Du spectacle à monter ?

Ma famille sera là

Pour notre Conte-moi ça !

Et pour la randonnée,

Doudou peut-il flécher ?

 

Mais c’était sans compter

Sur les difficultés,

Des enfants sous tension

Pour les répétitions,

Une Plume à boucler

Sans texte proposé !

Un faux-pas dans une danse,

Une cure en Provence,

Un public clairsemé,

Des frais à rembourser

 

Et pourtant sans lasser

Sylvette a résisté.

Durant toutes ces années

Nous l’avons assistée,

Et c’est notre amitié

Qu’elle pourra emporter.

 

Monique Desmartes



Culles-ture box - Le retour

La surcharge liée aux dépôts intempestifs de livres avait provoqué l'effondrement des étagères plastiques lors du confinement (on parle du premier... ;-)

La Culles-ture box vient d'être remise en service avec, cette fois-ci, des étagères qui devraient tenir le coup. Pour cette fabrication-maison, Bertrand a pu utiliser du bois provenant de l'ancienne "guinguette des boules" (montants) et de la nouvelle (étagères). Merci à Loisirs et Détente pour cette participation boisée.

 

Anne et Sandra, qui se relaient pour l'entretien de cette "boite-à-livres", ont procédé à un nettoyage complet.

Elles rappellent qu'il ne faut pas faire de "dépôt sauvage" de cartons ou sacs complets ! Si vous avez beaucoup de livres à donner, merci de nous contacter à culles-initiatives@culles-les-roches.com

 

Il reste à solutionner la question des escargots qui continuent de "dévorer les livres" si on ne les arrête pas à temps !



« C’était mon univers » - Suite

Bernard Veaux a profité du confinement pour mettre sur le papier ses souvenirs d'enfance, vers 1952 quand il avait 10 ou 11 ans.

Cette vision de la vie du village, de ses habitants, à travers les yeux d'un enfant est très intéressante et fera l'objet d'une publication.

 

Ce mois-ci nous poursuivons la publication de ce texte en avant-première.
Après la cour d'Uxelles où se situe la maison de la famille Veaux, Bernard évoque ce qu'ils appelait "la place". Aujourd'hui le carrefour entre la route de la forêt et le chemin de la Mouille.

 

Photographie : Bernard, Monique et Odile Veaux

II. "La place" (rond rouge  sur la photo aérienne)

Notre maison ayant été coupée en deux par nos arrière-grands-parents, la partie nord à qui nous tournions le dos, était habitée par des cousines germaines de mon père : Angèle et Louise, deux célibataires.

Louise était encore souvent en Suisse où elle travaillait comme infirmière. Angèle avait donné des cours à l’école ménagère mais était là le plus souvent, avec sa mère la tante Marie-Louise. Régulièrement, vers les midi, une jeep arrivait brusquement : c’était leur frère Joseph, célibataire, qui venait prendre le repas.

Outre la jeep et les travaux paysans, c’étaient les voitures des commerçants qui rythmaient la vie de la « place ». Les boulangers, M. Givry de Saint-Boil et M. Busseret de Germagny, ou bien les bouchers, M. Mathy de Germagny et M. Péhu de Saint-Boil. Celui-ci était reconnaissable à ses coups de trompette au fur et à mesure de l’avancement de ses « stations » et connu pour ne servir ses clients qu’après être allé se soulager la vessie contre un mur voisin, sans recourir ensuite à quelque gel hydroalcoolique !

 

Et bien sûr, il y avait le « Caïffa », autrement dit M. Daudet père, de Germagny. Il a été bien utile, surtout à partir du moment où Melle Clémence Peythieu a fermé sa petite épicerie du dessus de Culles. En rayon, ni légumes ni fruits, ou très peu, chacun ayant son jardin, mais un grand bric à brac. Mon grand-père, une fois veuf, y venait régulièrement, une fois par semaine, avec sa « note », un morceau de papier servant de pense-bête. Il était souvent noté « un kilo de sucre cassé », bien que le temps des pains de sucre soit déjà lointain !

Angèle, qui était de nature très curieuse, s’arrangeait toujours pour oublier quelque chose… ce qui lui donnait l’occasion de revenir plusieurs fois, de discuter avec les clients et de voir ce que chacun achetait…

On trouvait souvent que les produits du Caïffa étaient « un peu chers ». Mais répondant à ma question d’enfant « mais pourquoi on ne va pas acheter ailleurs ? » j’entends encore la réponse de mon père me disant « et qu’est-ce qu’on fera quand il ne viendra plus du tout ? ». 

La « place », comme nous appelions le carrefour, n’était pas un lieu risqué : deux ou trois voitures par jour… Si bien que nous avions le loisir d’y organiser nos jeux. Je vois encore l’espèce de « camembert » que nous dessinions sur le sol, pas encore goudronné, pour figurer, par tranches, les différents pays, appelés à s’envahir.  « J’attaque la Hongrie ! ». Chaque fois les perdants se voyaient amputer d’une partie de leur territoire… plus ou moins grande selon la volonté du gagnant… qui pouvait avoir envie de faire durer la partie !

Plus tranquilles, d’autres jeux nous réunissaient avec « Les Annie » (cousines, filles de Symphorien Veaux) et quelques autres dont Michèle Clément, du dessus de Culles. Cela se passait dans la cour d’Angèle [1] et spécialement dans une sorte de cabane que constituaient les restes d’un ancien four à pain.

Photo plus ancienne du carrefour. Au début des années 50, rien n'avait changé      

C’est aussi sur la place que se rassemblait le quartier, mains sur les hanches, pour écouter les proclamations (pas très audibles) de Paul Vachet, notre garde-champêtre, muni de son tambour.

Derrière lui, le porte-affiche avec le baromètre (sur lequel les vignerons venaient regarder l’évolution du temps après l’avoir frappé pour décoincer l’aiguille…) et la boite aux lettres que Culles a réussi à conserver telle qu’elle était, à part la couleur. La Poste n’était pas encore passée au jaune.

Quant aux affiches, je n’en ai aucun souvenir, à part les affichettes fabriquées maison par mon père pour donner, en été, les informations météo et les avis de sulfatage.

C’est en le voyant faire que j’avais appris qu’on peut fabriquer de la colle « vite fait » en déposant dans un fond de tasse de l’eau et de la farine… et qu’un doigt peut servir de pinceau !

 

Enfin, la place, et surtout la route devant notre maison, voyaient défiler matin et soir les troupeaux de vaches montbéliardes (de une à trois par famille) qui allaient au pré, à l’abreuvoir, ou en revenaient.

Le replat devant chez nous, avant la montée, provoquait un réflexe quasi général de soulagement et mon père avait affecté une vieille pelle pour nettoyer un minimum après le passage des animaux…

Ce qui n’était, bien sûr, pas suffisant pour éloigner les mouches, alors fort nombreuses.

Chaque maison avait d’ailleurs son rideau de coton à la porte d’entrée et souvent un papier collant pendu au plafond ! Chez mes parents, nous n’aimions pas trop ce décor gluant et préférions donner quelques coups de Flytox (écologistes, n’écoutez pas !).

[ à suivre...]

[1] Cour de Leda Tranchida et André Barnaud


Marie-Louise Tupinier se souvient

En complément des souvenirs de Bernard Veaux, nous publions ici ceux que Marie-Louise Tupinier vient de nous transmettre. Elle venait régulièrement en vacances chez ses grands-parents à Culles-les-Roches. Très attachée à notre village, elle est toujours membre de Culles-Initiatives et, fidèle lectrice, possède une collection presque complète des 73 bulletins édités par notre association depuis sa création en 1965. Nous lui laissons la parole...

 

Tous les mois d'août nous venions à Culles, mes parents, mes deux frères et ma sœur.

Pendant mon enfance nous séjournions chez mes grands-parents Pierre et Anne-Marie Tupinier dans la maison des Varennes (aujourd'hui Les 4 cheminées – Maison Julien). Pendant ce mois-là, mon oncle et ma tante, Louis et Alice Tupinier, logeaient dans un studio aménagé au rez-de-chaussée. Mon oncle* était fort occupé avec la ferme qui comprenait des vignes, des céréales, des betteraves, des prés pour le foin et pour la pâture des vaches, du cheval et des quatre chèvres de ma grand-mère. Il se levait tôt et rentrait tard. Nous le voyions surtout le dimanche et les soirs où il finissait plus tôt. Il aimait beaucoup jouer avec nous, et nous aussi. Comme nous, beaucoup d’enfants du village l’appelaient Tonton Louis.

Marie-Louise au centre de la photo colorisée                                         

Nous aimions accompagner ou aller chercher les bêtes au pré avec notre tante et parfois seules quand nous étions plus grands. Nous allions aussi garder les chèvres sur la Roche avec notre grand-mère.

Un matin, ma sœur et moi avions accompagné les vaches dans le pré longeant le chemin de la Grand’Croix. Avant d’y entrer les vaches buvaient dans la Fontaine au Vernay et pendant ce temps, il fallait remplir une grande auge pour que les bêtes puissent boire dans la journée. Un vieux seau, dont l’anse grinçait quand on le balançait, servait à faire les navettes entre le pré et la fontaine. Quand j’arrivais, le bruit du seau faisait lever la tête aux vaches. Une fois, je les regardais en riant et tombais dans l’eau au fond de laquelle il y avait une épaisse couche de vase ! Quelle impression désagréable ! Je dus rentrer au village avec ma jupe mouillée et sale, et nu-pieds car mes espadrilles étaient restées dans la vase… et les chemins n’étaient pas tous goudronnés autour de 1955 !

 

Un jour, mon père était parti en fin de matinée accompagner le cheval Bibi dans un pré au-dessus de la Grand’Croix. Comme il tardait à revenir, ma mère m’envoya à sa rencontre. En fait, je trouvais mon père en train d’essayer de rattraper le Bibi qui lui avait échappé. Il me dit « Descend par le pré, je vais l’envoyer dans la Grand’Croix et tu le rattraperas en bas en te mettant au milieu du chemin ». Je suis descendue par le pré, puis j’ai entendu le cheval descendre au galop… je n’en menais pas large  Même si mon père m’avait dit qu’un cheval ne renversait pas quelqu’un. Mais, arrivée en bas, j’ai vu notre cousin Xavier Derain arriver sur son beau cheval et je lui ai demandé d’arrêter Bibi, ce qu’il fit facilement, lui. On était quitte pour remonter le cheval en le tenant bien.

Mon oncle gardait Bibi car il y était attaché mais, comme il ne le faisait plus beaucoup travailler dans les champs, il n’était plus très docile.

 

Quand il pleuvait, nous jouions dans le grenier. Il y avait des malles d’habits et ma grand-mère nous les transformait pour nous déguiser. Elle nous faisait des jupons en dentelle avec sa machine-à-coudre.

Quand la pluie finissait, nous mettions les bottes et partions chercher des escargots sur les murs le long des routes qui entouraient le jardin et dans les fossés. Nous allions aussi jouer au train électrique de Jean-Pierre Revel dans la maison de ses parents. C’était fabuleux : il y avait plusieurs trains, les cloisons étaient percées pour leur circulation. Chacun était posté à un aiguillage… et parfois la manœuvre n’était pas faite à temps alors deux trains se télescopaient !

 

Quand il faisait beau, nous descendions la ruelle et allions jouer dans la Mouille avec nos cousins Annie, Bernadette et Michel Veaux ou Jean-Pierre Revel. Nos mères nous portaient le goûter à quatre heures.

Un jour, mon père était avec nous pour pêcher des écrevisses. Nous relevions les pierres pour voir s’il y en avait dessous et nous l’appelions s’il y en avait une. Il la capturait et la mettait dans un seau posé au bord de l’eau. A un moment, ma sœur a arrêté la chasse, elle est venue s’appuyer sur un noisetier au-dessus du seau. La branche a cassé… elle est tombé dans l’eau en renversant le seau. Les écrevisses se sont toutes enfuies ! Elle a eu très peur que les écrevisses la pincent et mon père était furieux.

 

Nous allions aussi à la pêche en Grosne. Avant de partir, il fallait chercher des vers dans le tas de fumier derrière l’écurie ou fabriquer des boulettes de glaise mélangées avec des croûtes de fromage. Une fois au bord de l’eau, nous les enfants, devions à tour de rôle (car l’eau était froide) piétiner pour troubler l’eau devant les cannes des adultes… C’était le prix à payer pour manger le soir une bonne friture de goujons.

Il y avait aussi les longues parties de cache-cache dans toutes les dépendances : bûcher, buanderie, cuvage, fenil, garage à chars…

Dans un coin de la cour, au-dessus du jardin potager, il y avait une calèche sur laquelle nous aimions jouer pendant des heures, inventant des histoires de voyage et autres. C’était notre cabane.

 

A l’angle du jardin, au-dessus de la route qui monte dans le haut du village, il y avait un gloriette recouverte de polygonum avec des grappes de fleurs blanches. Nous aimions nous cacher dedans et y jouer à la poupée ou à la dînette. Parfois nous surprenions les conversations de gens qui montaient à pied ou de ceux qui s’arrêtaient pour lire les informations sur le « porte-affiches » de la mairie** fixé au mur du jardin.

Devant la maison, il y avait un grand massif de fleurs bordé de buissons de buis taillés (qui nous servaient parfois de sièges) ainsi les vaches et surtout les chèvres ne pouvaient manger les roses, géraniums, marguerites, phlox et autres fleurs du massif. Les dahlias et les glaïeuls poussaient entre les légumes au potager pour fleurir la maison et l’église.

Entre les deux rampes d’escaliers du perron d’entrée, il y avait un gros miroir sphérique sur son socle. Nous aimions faire des grimaces devant et se voir tout déformés. Pendant l’hiver mon oncle le rentrait pour ne pas que le froid le fasse éclater.

Nous avons eu la chance d’assister à la naissance d’un petit veau que nous avons prénommé Rosy et qui a été la cinquième vache de la ferme. Après la traite, nous buvions le lait encore chaud. Maman ramassait la crème sur le pot le matin et nous arrosions les fromages frais des chèvres avec. Quel régal ! Ma grand-mère faisait avec cette crème des petits gâteaux « les caqueuches » dont nous raffolions au goûter. Nous appelions la plus petite « la caqueuche au minou » et on se la disputait !

Le dimanche, nous montions à la messe par le petit chemin qui longe la maison de la famille Michel (aujourd’hui Michel Bouchacourt) mais nous redescendions par la route avec les cousins et les copains.

Certains après-midi, le père Chanssele et Melle Juliette (de la colonie de vacances) venaient prendre le dessert et le café à la maison. Nous pouvions alors sortir de table et mon frère Jean-Pierre aimait bien « emprunter » le vélo de Melle Juliette pour faire des tours de cour !

La fête de la colonie était un spectacle prisé. Tout le village y assistait et tous les enfants jubilaient.

Il y avait aussi la fête sur la Bruyère avec le bal. On y montait à pied par la Mouille et le pont sur la voie ferrée. J’aimais beaucoup voir mon oncle et ma tante danser la valse. Mon oncle avait un jeune commis de ferme, Alex. Sa chambre était derrière celle de mes frères et certains soirs il y avait des parties de rigolades avant le sommeil… surtout lorsque nos parents et oncle et tante étaient de sortie avec des amis ou chez des cousins. A la garde de notre grand-mère, nous en profitions. Elle était si gentille avec nous.

Le soir, Alex faisait cuire la pâtée avec les betteraves sur un grand poêle à bois devant l’écurie du cheval. Il nous avait appris à fumer les tiges de sureau : la « mousse » à l’intérieur se consumait comme le tabac d’une cigarette… garantie sans nicotine !

 

Un dimanche était consacré à la famille de ma grand-mère à Chaumois. Là, nous retrouvions Bébert Thomas, ses sœurs et son frère Marcel. Nous nous promenions dans les chemins entre les prés où les bêtes pâturaient dont les chevaux de tous les fermiers. Marcel aimait les enfourcher à tour de rôle en leur faisant faire toutes sortes d’acrobatie. Nous étions en admiration !

Le grand copain de mon père était Joseph Veaux, je crois qu’ils avaient fait les 400 coups pendant leur jeunesse. Quelquefois, Joseph nous emmenait faire un tour sur la Roche dans sa Jeep… Ca secouait et nous étions heureux !

Puis mon oncle a dû abandonner le métier de fermier, pour raisons de santé. La maison des Varennes, bien trop grande, a été vendue. Mon oncle et ma tante ont acheté la maison où mon cousin Albert Thomas habite aujourd’hui et dont la maison de la famille Chabas dépendait.

Nous avons donc continué à venir à Culles et l’adolescence a aussi été pleine de bons souvenirs.

Voici pourquoi ma famille est si attachée à Culles-les-Roches.

 

* Louis Tupinier, conseiller municipal  puis adjoint, fut maire de 1945 à 1976    ** Aujourd'hui disparu. Voir cette ancienne édition


Passage de flambeau à Culture et Traditions

Le mercredi 7 octobre, s’est tenue l’assemblée générale de l’association Culture et traditions en petit comité. L’occasion de faire enfin le point sur cette année particulière, qui a vu l'annulation d'un certain nombre de manifestations : chasse aux œufs de Pâques (confinement oblige), sortie annuelle (qui devait se dérouler à la ferme d’Etrigny) et surtout le rassemblement du 14 juillet au regret de nombreux villageois. 

Les membres de l’association veulent toutefois essayer de maintenir, autant que les conditions sanitaires le permettent, certaines activités afin de garder un dynamisme qui risque sinon de s’essouffler. 

Cette année, nous souhaitons, à la demande de la municipalité, essayer d'interagir davantage avec les pré-ados du village. Pour cela, nous leur donnons rendez-vous le 4 novembre prochain (voir plus bas) avec respect des conditions sanitaires [ ndlr : animations annulées confinement ].

Une nouveauté pour les fêtes de fin d’année, et pas des moindres, pour limiter les contacts entre les enfants et les différentes familles (nombreux lors des répétitions de l’arbre de noël), nous avons décidé d’offrir un spectacle aux enfants pour l’arbre de Noël, pour pallier également à la sortie annuelle annulée. Afin de respecter la jauge maximale de 30 personnes, nous devrons accueillir en priorité les enfants concernés par la distribution de cadeaux de 0 à 12 ans.  Retenez dès à présent la date du dimanche 6 décembre, spectacle à 15h30 suivi de l’arrivée du Père Noël et de la distribution de cadeaux. Inscription indispensable. 

Vous l’aurez compris, l’arbre de Noël sera donc différent cette année, sans spectacle joué par les enfants, ni buvette. Pour répondre à la demande de la commune de maintenir tout de même un spectacle, nous sommes en train de réfléchir à une proposition tenant compte de la situation actuelle. Nous vous tiendrons informé.

 

Modification du Bureau

Un autre grand changement est à noter au sein de l’association. Après de nombreuses années au service des enfants du village, Corinne et Véronique souhaitaient passer le relais à d’autres personnes. Après avoir permis une transition en douceur ces dernières années en restant fidèles à leurs postes, le relais a pu se faire tout naturellement.  Ainsi, Stéphanie Barraud a accepté de prendre la présidence de l’association et Emmanuelle Grataloup la trésorerie. Céline Charrier continue d’en assurer le secrétariat.

 

Nous remercions vivement Véronique Bruneau et Corinne Jusselin pour tout le temps qu’elles ont consacré aux enfants et à l’association ! Repos bien mérité !

 

L'équipe de Culture et Traditions

 

Voici l’agenda prévisionnel sous réserve de modifications en fonction de l’évolution des conditions sanitaires :

Samedi 31 octobre à 15h : Halloween, jeux et goûter devant le caveau [ Annulé ]

Mercredi  4 novembre : atelier pré-ados, 14h30, préparation 11 novembre + mise en place d’un projet pour l’année. [ Annulé ]

Mercredi  11 novembre : participation à la cérémonie, plantation d’un arbre dans le verger. 

Dimanche 6 décembre : arbre de noël enfants, spectacle à 15h30, Père noël. 

Samedi 9 janvier : brûle sapin (parking sous mairie), vente de gaufres. 

Samedi 27 février : soirée crêpes et jeux au caveau. 

Samedi 20 mars : carnaval. 

Samedi 3 avril : chasse aux œufs de Pâques. 

Juin : sortie au lac de Laives, initiation disc golf et pédalos. 

Mercredi 14 juillet : pêche dans l’étang, jeux, repas et feu d’artifice. 

28 au 31 juillet : fête au village, animations enfants.


Halloween

Confinement oblige, l'association Culture et Traditions a dû annuler la fête prévue pour fêter Halloween le samedi 31 octobre...

Mais la sorcière de Culles (moderne sur son vélo électrique !) et ses petits vampires ont quand même pu distribuer les sachets de bonbons offerts par le magasin Bi1 de St Gengoux devant les portes des enfants du village !

Un grand merci à Ninette qui s'est occupée des goûters et au magasin Bi1 !

 

Culture et Traditions

Les enfants étaient invités à se déguiser quand même à la maison. En photo, Garance et Maël sur le thème de l'araignée !


C'était avant...

Au hasard de l'exploration d'un album photo, cette vue de la route entre Saules et Culles.

Vous rappelez vous de la ligne à haute-tension qui traversait la vallée et fut démontée dans les années 2000.


Solution "Exponentiel ?"

 

Le total des grains sur l'échiquier se calcule avec la formule :

2 à la puissance 64  soit 18 446 744 073 709 551 615

Plus de 18 milliards de milliards de grains !

Le poids moyen d'un grain de riz étant en moyenne de 0,04 g,

18 milliards de milliards de grains de riz ont donc une masse de...

720 000 millions de tonnes !

 

La production mondiale de riz est d'environ 700 millions de tonnes par an. Il faudrait donc plus de 1 000 ans de production mondiale de riz pour atteindre cette faramineuse quantité !

 Quel chiffre aviez-vous imaginé ?


Chez nos voisins...
Pontus fête ses 500 ans !

L’année 2021 célébrera le 500e anniversaire de la naissance de Pontus de Tyard, né à Bissy-sur-Fley, en Saône-et-Loire. Connu de nos jours surtout comme poète, il était plutôt, de son vivant, reconnu comme un des plus grands savants de son siècle : astronome, mathématicien, conseiller de plusieurs rois, homme

d’Église et philosophe. Ses livres recouvrent tous les domaines du savoir ; on lui doit entre autre une Encyclopédie du savoir, « L’Univers ».

Pour marquer cet événement, l’Association Renaissance du Château de Pontus de Tyard, en partenariat avec l’Académie des Sciences, Arts et Belles Lettres de Mâcon, organise un concours national de poésie, doté de plusieurs prix, avec pour thème : Poésie et Musique.

 

Dans ses écrits philosophiques, Tyard s’intéresse aux liens entre la poésie et la musique et aux effets de la musique. Pour lui, la marche de l’Univers est considérée comme une harmonie musicale. Il cherche à unir étroitement poésie et musique, voire même fondre en un, Musique, Poésie et Philosophie ; la musique devant devenir la servante du verbe poétique !

À la fin de son livre ‘Solitaire Premier’, écrit sous la forme d’un dialogue entre Tyard et sa muse Pasithée, celle-ci s’adresse à lui par une question : « Oubliez-vous l’accointance que vous avez fait de la Poésie et de la Musique, comme de deux ruisseaux qui procèdent d’une même source et rentrent en une même mer ? »

C’est cette phrase, qui évoque l’étroite relation entre poésie et musique, que nous proposons comme fil conducteur et base aux participants à ce concours.

 

Ouvert aux adultes et aux lycéens à partir de la classe de Seconde, il s'agit de rédiger deux poèmes maximum par personne, ne dépassant pas chacun une feuille A4 et de les envoyer avant le 15 mai 2021,

- Droits d’inscription : 10 € par poème pour les adultes, 5 € pour les lycéens,

- Les poèmes doivent être anonymes avec, en haut, à droite, un code secret de 5 chiffres ou 5 lettres,

- Dans une enveloppe fermée et libellée au nom du Code secret, mettre (à l’intérieur), son nom et son adresse suivis de son code secret.

- Le tout sera mis dans une grande enveloppe, avec les poèmes, envoyée à :

Académie de Mâcon – Concours Poésie

Hôtel Senecé – 41 rue Sigorgne – 71000 Mâcon

 

Les prix seront attribués après délibération du jury et remis le 10 juin 2021 à l’Académie de Mâcon, lors d’une séance du Café littéraire.


Photos du mois 

Merci à Andrée Karpoff pour ces "vignes qui dansent" et cette mante religieuse "à la barre fixe".


 

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