Edition mars 2021 - n°77                                                                                                                                    Prochaine édition début avril 2021

Un an plus tard...

On a évité le confinement "dur" en février... Viendra-t-il en mars ? Force est de constater qu'on n'en sait toujours rien... que des départements sont mis en "surveillance renforcée", qu'on a échappé, pour l'instant, au "confinement le week-end" mais ce couvre-feu à 18h que nous vivons depuis déjà trois mois devient très pesant. Impression renforcée par l'allongement de la durée du jour... Et cela fait un an que ça dure avec son cortège de restrictions, de malades et de morts.

La solution passe par la vaccination mais, dans le village, certains anciens, pourtant "prioritaires", n'ont toujours pas pu avoir la première dose... et ce n'est pas faute de passer son temps au téléphone pour essayer d'avoir un rendez-vous ! 

 

Cette édition arrive avec quelques jours de retard (la faute à février et ses 28 jours ;-) mais elle est encore bien dense. Ne vous fiez pas à l'ordre des articles dans le sommaire et lisez bien jusqu'au bout. Sans oublier l'interview d'une Culloise qui a vécu l'expérience marquante d'être jurée dans un procès en cour d'assises.

 

Bonne lecture. N'hésitez pas à nous faire part de vos réactions, commentaires et suggestions.

Bertrand Brocard et l'équipe de Culles-Initiatives


Au sommaire de cette édition :

  • Rendez-vous de mars
  • C'était en février
  • Marche au crépus-Culles
  • Après-midi jonquilles
  • Une AG en "distanciel"

 

  • Diffusion du bulletin 74
  • Fonds d'archives A. Lagrange
  • Noël bourguignon
  • Trouvailles de nos greniers
  • Info chevaux/poneys

  

  • Envie de jouer ?
  • Au nom du peuple français
  • Ca Culles de source
  • Culles 3D (suite)
  • Photos du mois


Rendez-vous de mars...

Avec les restrictions sanitaires... le programme de mars est encore bien vide !

La seule animation prévue est le carnaval des enfants organisé par Culture et Traditions qui sera sans doute adapté pour tenir compte des directives préfectorales.

C'est le samedi 20 mars qu'il doit se dérouler, sous une forme... ou une autre.

 

Aucune chance de revoir une photo comme celle du char "Gaçouillon" dans laquelle les enfants de Culles étaient entassés, à leur plus grande joie !


C'était en février...

Marche au crépus-Culles

Cette année, Culles-Initiatives avait décidé d'organiser sa "Balade au crépus-Culles" le 20 février, une semaine avant la pleine lune, pour que l'obscurité soit plus forte que les années précédentes et rendre l’expérience plus originale.

Mais, pour l'équipe organisatrice, les choses avaient commencé bien plus tôt que le rendez-vous donné à 20h. En effet, dès 18h une rencontre avait lieu à la Maison des Initiatives pour préparer la prochaine soirée "Contes & Soupes" et discuter avec les comédiens qui interviendraient ce soir là. On avait prévu une réunion au caveau mais celui-ci n'était pas disponible car il avait été loué par des Chalonnais pour une fête d'anniversaire (avec soirée dansante) qui réunirait au moins 80 invités.

On s'était donc retrouvés à la MDI pour discuter et tester les soupes qui seraient préparées. Avec la grande table, la salle était un peu trop petite et on se tenait bien chaud. Heureusement tout le monde n'avait pas pu venir. Certains partis en voyage en Russie, quelques-uns au cinéma, d'autres étaient à Chalon à l'Espace des Arts pour une pièce prévue dans leur abonnement. Jacky arriva juste à temps de sa séance de gym pour rejoindre les premiers participants venus avec leurs lampes de poche. Plusieurs familles culloises avaient invité des amis. Poignées de mains, bises, embrassades... ça faisait plaisir de se retrouver à l'occasion de cette marche nocturne. 

Il était temps de partir sur le parcours imaginé par Bertrand qui donnait les dernières consignes : "Vous allez voir que c'est plus sombre que l'année dernière, alors dans le passage du bois n'hésitez pas à vous rapprocher et vous donner la main !".

Une heure plus tard, la troupe était de retour et s'entassait dans la Maison des Initiatives. Enchantée de l'expérience mais un peu frigorifiée.

Il était temps de se réchauffer en partageant un verre... de gel hydro-alcoolique !

Fin brutale du rêve qui avait permis d'imaginer une sortie nocturne ce 20 février !

Retour au couvre-feu, à la distanciation, aux gestes barrières et à l'interdiction des activités associatives et culturelles...


Soirée crêpes et jeux

Après-midi Jonquilles

 

Le samedi 27 février était la date choisie par Culture et Traditions pour sa traditionnelle soirée "crêpes et jeux".

Elle devait avoir lieu au caveau mais, évidemment, il a fallu changer le programme.

Alors c'est une après-midi au grand air, dans les bois de Bonnay, qui a été proposée aux plus jeunes. Les enfants, une quinzaine, se sont régalés dans une activité consistant à cueillir des jonquilles pour en faire des bouquets colorés.

Les mamans étaient mises à contribution pour ficeler des bouquets qui, au retour, seraient offerts à des anciens du village.

Une initiative très appréciée !

 



Une AG en "distanciel"...

 

Pour sa part, le samedi 27 février, Culles-Initiatives tenait son assemblée générale dans des conditions qu'on souhaite ne pas revivre l'année prochaine.

 

La réunion étant rendue impossible par les consignes sanitaires, les adhérents avaient reçu les rapports à l'avance et les votes étaient recueillis par voie électronique. Heureusement, il n'y avait pas d'enjeux particuliers pour cette réunion et tous les rapports ont été adoptés à l'unanimité y compris le changement de siège social pour domicilier l'association à l'adresse de la Maison des Initiatives. Cette opération sera faite lorsque la mairie pourra nous communiquer le numéro attribué à ce bâtiment chemin de la Roche.

Faute de moment convivial, pour permettre tout de même une discussion en temps réel, une réunion en "visio" avait été prévue sur Zoom. Elle a eu lieu pendant 40 minutes mais avec un petit 

nombre de participants.Beaucoup d'adhérents et même de membres du Conseil d'Administration ne sont pas familiers avec ces outils.

C'est pourquoi nous proposons à ceux qui veulent une initiation de nous contacter pour que nous l'organisions !


Diffusion du Bulletin n°74

La diffusion de notre 74ème bulletin et la campagne de réadhésion s'achèvent. Si vous n'avez pas encore été contacté, appelez-nous pour fixer un rendez-vous... Notre appel concernant les versements de soutien pour nous aider à financer les travaux de la Maison des Initiatives a été entendu puisque le niveau moyen des cotisations a doublé cette année. Merci à tous les donateurs !


Le fonds d'archives André Lagrange

Nous avons évoqué l'auteur de "Moi, je suis vigneron" à plusieurs reprises dans les éditions précédentes de ce site.

Ayant appris que les archives de cet ethnographe avaient fait l'objet d'un dépôt aux Archives municipales de Beaune nous avons souhaité nous y rendre pour les consulter avec d'autant plus d'intérêt que figuraient dans l'index 40 fiches consacrées à la société Saint-Vincent de Culles. Sachant que le premier étendard de cette société de secours vigneronne était détenu par le Musée du vin de Beaune, nous étions impatients de découvrir ces documents.

Malheureusement ce sont des cartons de tout petit format et la plupart de ces fiches étaient couvertes des différents statuts de la société, réglements qui ont déjà été publiés dans notre bulletin. Le point positif c'est que les fiches font référence à une source "Archives de la Saint-Vincent de Culles". Nous espérons pouvoir bientôt les consulter pour avancer dans notre projet d'exposition sur ce thème à l'occasion de notre animation estivale dont le thème sera encore cette année celui du vin.

 

Ci-dessous deux fiches parmi de très nombreuses qui s'intéressent au "paisselage". Avant la mécanisation, les vignes n'étaient pas en rangs... Pour permettre le développement des bois, les viticulteurs plantaient, au pied des ceps, des piquets qui étaient retirés une fois la vendange faite.

Plus inattendu, nous avons également trouvé une série de photos prises lors d'une cérémonie à l'église de Culles malheureusement sans fiche d'explication précisant la date et donnant des détails sur cette cérémonie de bénédiction des croix de mai. Qui reconnaissez-vous ?


Noël bourguignon

Dans l'édition de janvier nous avions publié le texte d'un "Noël bourguignon" ancien collecté à Culles par l'ethnographe André Lagrange auprès de la grand-mère de Bernard Veaux qui se souvient de l'avoir entendu chanté mais ne se rappelait plus l'air.

Tous les villages n'ont pas la chance de compter parmi leurs habitants un musicien comme Patrick Ayrton qui a volontiers interprété la partition retrouvée en la jouant sur un claviluth.

Emmanuelle Ayrton interprète le premier couplet. Pas sûr que Bernard Veaux reconnaisse l'interprétation de sa grand-mère...


Trouvailles de nos greniers...

Chaque mois nous appelons nos lecteurs à rechercher dans leurs greniers et placards des photos, albums, documents qui pourraient avoir de l'intérêt pour garder la mémoire de la vie dans notre village. 

Merci à Mijo Morel qui le mois dernier a retrouvé un livre de l'abbé Chanselle qui avait créé la Colonie "Solitude Saint-Charles". Monique Desmartes qui fut monitrice dans cette colonie et habite, quartier des plantes, dans la maison qui abritait les colons a découvert avec beaucoup d'intérêt ce livre dont elle ignorait même l'existence. Il recense, au jour le jour, des témoignages écrits par les colons sur les activités quotidiennes : jeux, corvées, balades... Monique nous propose un petit extrait...

Les voyageurs pour Culles-les-Roches ! En voiture !

Nous sommes en 1922. Des enfants d’un patronage catholique du Perreux (Val de Marne) se préparent à passer un mois dans une colonie de vacances à Culles-les-Roches. Après avoir rejoint la gare de Lyon dans un char à bans, dîné dans la salle d’attente, ils prennent un train de nuit pour Chalon-sur-Saône, puis le train les conduisant de gare en gare jusqu’à Saint-Boil. Le reste du trajet se fait à pied, sous la surveillance de séminaristes.

Voici le récit de leur arrivée et de la découverte du village.

 

« Sur la route nous défilons, fanion au vent, chantant à perdre haleine. St Boil traversé, pas de route ! Et la petite troupe se débande… Il est encore tôt et le soleil tape dur déjà : nos musettes pleines sont lourdes et chacun s’éponge le front. Il faut payer ce radieux soleil qui dore le château de la Vernette (château du Thil), le clocher de Saules, les roches de Culles ; car les voici sur notre droite ces fameuses roches où les anciens racontent avoir fait l’an passé, de si bonnes petites guerres. Ce ne sont pas des roches pour rire, non ! Elles sont élevées, abruptes et l’on devine des excavations profondes, des carrières… A un détour, Culles est apparu ! Pour ceux de nous qui ne le connaissions pas, et c’est la majorité, l’impression est ravissante. Sur un coteau en éperon qui domine à gauche un vallon boisé, et s’adosse à droite à un plateau rocheux, le village s’étage, dominé par son clocher carré. Un cadre charmant de collines, de bois, de rochers l’entoure….

A l’entrée de Culles, halte ! On se débarbouille au lavoir, puis, par un pittoresque sentier en lacets, on monte à l’église. M. le Curé, en quelques mots, nous adresse la bienvenue. Tandis que M. l’Abbé commence la messe, les colons font leur prière du matin. Enfin, nous arrivons à la Solitude St Charles. Melle Chevalier l’a toute ornée de drapeaux pour nous recevoir. Tout à l’heure, après avoir englouti un chocolat exquis, tout le monde va visiter les spacieux dortoirs où il fera bon dormir dans le grand calme de la campagne. »

Abbé Froissard - 31 juillet 1922


Lola Lemenu, qui habite avec son compagnon Gwenaël à l'entrée du village dans l'ancienne maison de M. et Mme Beauné, possède l'un des poneys qui pâturent dans le Pré d'Etelle. Elle a publié cet appel sur la page  Facebook "GroupusCulles" et le groupe WhatsApp "Culles bons plans". Il nous semble utile de relayer ici cette information.

"Je me permets de publier cette affiche car je retrouve souvent de grosses quantités de pain dans le pré de mon poney et de celui de mon amie.

Cela part d'une très bonne intention mais ça a été prouvé que le pain est très nocif pour eux comme pour les oiseaux/canards, etc.

Si vous voulez leur faire plaisir vous pouvez leur donner des quartiers de pommes (jamais des pommes entières) mais rien de plus, ce sont des herbivores et l'herbe leur suffit amplement.

Des accidents arrivent très fréquemment (étouffement pour un trop gros morceau avalé) et je n'ai pas envie de retrouver l'un de nos poneys en mauvais état ou mort.

Ceux qui y vont avec leur enfant ça me dérange vraiment pas mais faites attention ! Le mien, Idalgo est tout jeune et a tendance à mordiller ou carrément mordre s'il a peur. Il a aussi tendance à courir après les chiens.
Il n'a que 2 ans et est encore en train d'être éduqué.

Je dis ça en toute bienveillance pour prévenir d'un accident envers des enfants ou envers nos poneys. Ce serait vraiment une issue dramatique."


Envie de jouer... et de gagner ?

Oui ! Alors essayez de gagner un magnum de Bourgogne offert par la Cave des vignerons de Buxy en participant au jeu proposé à la page 18 du nouveau Bulletin de Culles-Initiatives. Des propositions sont déjà parvenues mais vous pouvez encore envoyer les réponses aux quatre questions posées par mail à :
culles-initiatives@culles-les-roches.com. Vous avez jusqu'au 31 mars pour le faire.

Bien sûr, il faudra explorer le bulletin et le site www.culles-les-roches.com pour trouver certaines réponses.

 


"Au nom du peuple français"

En France, quand on est arrêté pour un crime, on est jugé par une cour d'assise qui décide de la culpabilité de ou des accusés et, si elle est établie, de la durée de la peine de réclusion ou de détention criminelle allant de plus de 10 ans jusqu'à perpétuité.

Un crime ce n'est pas seulement un meurtre ou un assassinat. Sont classés dans cette catégorie : empoisonnement, rapt, viol, vol à main armée..

Il y a une cour d'assise par département. En Saône-et-Loire, les sessions se tiennent au tribunal de Chalon-sur-Saône.

L'originalité de cette juridiction c'est qu'elle associe trois magistrats professionnels (le président et deux assesseurs) et neuf citoyens ordinaires (6 titulaires et 3 suppléants).

Chaque année, la préfecture puise des noms de jurés potentiels à partir des listes électorales.

Pour faire partie d'un "jury populaire" il faut être âgé de plus de vingt-trois ans, savoir lire et écrire en français, jouir de ses droits politiques, civils et de famille, et ne pas être membre  du gouvernement, parlementaire , magistrat , fonctionnaire  de police, de l'administration pénitentiaire ou militaire  de la gendarmerie.

Il faut aussi être tiré au sort... et c'est ce qui est arrivé à une habitante de Culles qui a accepté de répondre à nos questions et partager cette expérience pas banale qui l'a marquée profondément.

 

Ÿ Quelle a été ta réaction quand tu as reçu le courrier t'informant que tu faisais partie de la liste départementale des jurés.

§ La surprise d'abord puis l'espoir que je ne serai pas tirée au sort pour un procès ! Cela a été pourtant le cas et j'ai été convoquée pour une session d'assises.

 

Ÿ Sans rentrer dans les détails de l'affaire, ce n'est pas le but de cet interview, de quoi s'agissait-il ?

§ Il s'agissait de juger un groupe de quatre jeunes qui avaient commis toute une série de graves méfaits (vols à main armée, extorsion, violences) Comme deux d'entre-eux étaient mineurs à l'époque des faits, le procès s'est déroulé à huis-clos.

 

Ÿ Combien de jours  le procès a-t-il duré ?

§ Deux semaines ! C'était en effet une affaire très lourde.

 

Ÿ Concrètement, comment les choses se sont-elles passées pour toi ?

Le premier jour, avant l'ouverture des débats, le jury est tiré au sort. J'espérai ne pas être choisie ! Je n'étais pas la seule... Nous étions 43 et on chacun se disait qu'il avait peu de chance...

Il y a des papiers avec le numéro d'un juré qui sont tirés au hasard par le greffier. Si c'est son numéro qui est annoncé, on se lève pour rejoindre le président. Mais ce n'est pas aussi simple... Les avocats des accusés ou le procureur peuvent récuser un certain nombre de jurés. Là c'est vraiment à la tête du client car ils ne nous connaissent pas ! Et on ne sait pas sur quel critère ils choisissent.

Celui qui entend "récusé" retourne s'asseoir. Quand le nombre est atteint, le tirage s'arrête. Moi j'ai été tirée au sort et pas récusée !

J'étais très stressée en raison de la responsabilité que cela représente de devoir juger, de condamner quelqu'un. Mais j'ai dû le faire !

 

Ÿ T'étais-tu renseignée sur le fonctionnement de la cour d'assise ?

§ Oh oui ! J'ai exploré Internet pour me documenter et lire des articles... mais, à ce moment là, je ne pensais pas être choisie.

 

Ÿ Comme ils ne peuvent pas aller travailler, les jurés sont-ils indemnisés ?

§ Oui, on reçoit une indemnité qui couvre notre perte de salaire et, en plus, 88 € par jour ainsi qu'une prise en charge des frais de transport, de repas et, éventuellement, d'hébergement. Moi je rentrais à Culles chaque soir. Cela me permettait de décompresser ! On doit respecter le secret des délibérations mais on peut partager ses impressions sur le déroulement du procès. Mon compagnon peut en témoigner !

 

Ÿ Au démarrage vous avez eu une formation ?

§ On nous a expliqué le fonctionnement du procès mais c'est quand même très succinct !

 

Ÿ Le président de la cour doit avoir un rôle très important. Comment l'as-tu perçu ?

§ C'était une présidente ! Elle était vraiment très bien pendant toute la durée du procès, très pédagogique, très intelligente, très gentille, heureusement... Avec beaucoup de psychologie, elle a même réussi à faire s'exprimer les parents des accusés, ce qui n'était pas gagné d'avance. On voit beaucoup les magistrats car il y a plusieurs interruptions dans les journées qui sont longues. On commence à 9h et on finit vers 18h.

 

Ÿ Et les autres jurés, comment étaient-ils ?

§ On était six femmes et trois hommes. Tous étaient bien sympas et avaient à peu près la cinquantaine. J'étais la seule jeune. Il y avait des métiers variés. La différence c'était dans la sévérité. Certains étaient vraiment très durs.

Ÿ Au cours de ces deux semaines, as- tu vu une évolution dans ton ressenti ?

§ Chaque matin j'avais toujours la même appréhension en arrivant au tribunal. Le plus stressant c'était le moment où on rentre dans la salle avec le coup de sonnette. Tout le monde vous regarde, les accusés... Il y en a un qui n'a pas cessé de me fixer pendant tout le procès !

En plus ils ne sont pas loin. Il y en deux qui comparaissaient libres et n'étaient pas dans le box.

 

Ÿ Est-ce que le Covid modifiait les conditions du procès ?

§ On ne pouvait pas manger au restaurant le midi. Du coup on déjeunait dans une pièce du tribunal mise à notre disposition. Dans la salle d'audience on était séparés les uns des autres par une paroi en plexiglass. Bien sûr tout le monde était masqué et les interventions des experts, psychologues et autres intervenants se faisaient en visio-conférence. Les policiers, eux, se déplaçaient.

 

Ÿ Au cours du procès, est-ce que ton émotion a pris le dessus ?

§ Oui, à plusieurs moment je me suis retenue pour ne pas éclater en sanglots. Heureusement qu'on avait les masques... Il y avait des témoignages de victimes vraiment poignants.

 

Ÿ Aviez-vous une idée des peines qui allaient être demandées par le Ministère public ?

§ Au début pas du tout... On en parlait entre nous pendant les pauses mais c'est difficile d'estimer. Quand l'avocate générale a fait ses réquisitions, cela a situé le niveau des peines. Cela nous paraissait beaucoup car s'il y a eu des blessures graves et beaucoup de violence,  il n'y a pas eu de mort. Au final, les peines prononcées seront mêmes supérieures. Les accusés ont été condamnés à des peines de 18, 16, 15 et 8 ans de réclusion criminelle ! Ils ne s'attendaient pas à des peines aussi sévères.

 

Ÿ Prenais-tu des notes au cours de débats ?

§ Oui, tous les jurés d'ailleurs. J'ai rempli une trentaine de pages et à la fin on a du tout passer au broyeur d'ailleurs ! J'imagine que c'est pour le secret des débats.  Mais on ne le savait pas à l'avance et je le regrette d'ailleurs. En même temps c'est peut être pour nous aider à passer à autre chose... car "ça secoue".

Ÿ Comment s'est passé le délibéré ?

§ Il a été très long... On a commencé à 9h du matin et terminé 10h plus tard. Le temps pour les juges de rédiger le verdict, celui-ci a été annoncé à une heure du matin !

Pendant les débats la présidente était directive et disait vraiment ce qu'elle pensait, comme les deux assesseurs, mais sans du tout nous influencer. On pouvait vraiment voter ce qu'on voulait sans se sentir manipulés.

 

Ÿ Concrètement comment se prend la décision ?

§ On doit d'abord répondre à des questions, souvent précises. Dans notre cas il y en avait près de 300 ! Là les réponses se font en levant la main et on peut s'aider de nos notes. Pour la peine c'est à bulletin secret. On doit écrire sur un papier une peine de 2 à 30 ans. S'il n'y a pas de majorité on revote en diminuant la peine maximum d'un an jusqu'à obtenir une majorité sur une durée. Ce n'est pas une moyenne qui est faite. Il n'y a pas de voix prépondérante. Les jurés suppléants sont présents mais ne participent pas aux votes. C'est assez frustrant pour eux car ils ont été présents pendant tout le procès et, bien sûr, ont leur avis...

 

Ÿ En conclusion, quel bilan tires-tu de cette expérience ? 

§ Je ne regrette pas du tout. Mon seul regret, après coup, c'est d'avoir eu peur d'y aller... C'est même une fierté pour moi d'avoir participé à ce procès, d'avoir endossé ce rôle de jurée populaire. Ce n'est pas une expérience anodine, c'est quelque chose qui marque.

Pour moi, il y aura un avant et un après. Cela m'a même donné envie de reprendre des études et de commencer une formation d'éducatrice !

 

Ÿ Merci de tes explications et bonne chance pour tes projets !

 

Si vous voulez en savoir plus, nous vous conseillons de visionner sur Youtube  le documentaire de Sarah Lebas produit par Capa : "Le jour où j'ai été juré d'assises"  [  https://youtu.be/sAQFIekrRnI  ]

Photos (DR) : Le palais de justice de Chalon - Schéma de la cour d'assises (à huis-clos il n'y a pas de journaliste) - Fabrice Lucchini en président


Ça Culles de source !

Il y a trois ans, notre association avait choisi le thème de l'eau à Culles-les-Roches pour les animations estivales et les travaux de recherche documentaire et collectage de témoignages. Une balade contée avait entraîné les spectateurs de sources en lavoirs... et Destination vacances s'était terminé avec un grand spectacle aquatique, son et lumière avec l'étang de l'aire de loisirs comme décor.

La nouvelle équipe municipale a fait de ce thème son cheval de bataille avec la volonté de mettre cette question de plus en plus critique avec la survenue de canicules, l'assèchement des ruisseaux, la baisse des nappes phréatiques... Des actions pédagogiques sont prévues pour inciter les habitants à économiser cette ressource précieuse.

Une première opération a été initiée par Claude Boileau. Aidé par un autre élu, Jean-Luc Montégut, il a proposé sur le groupe WhatsApp "Culles Bons plans" l'achat groupé, et à un tarif négocié, de cuves de 1000 litres permettant de récupérer l'eau de pluie. Et le succès a été au rendez-vous puisqu'au total une trentaine de cuves ont été commandées et livrées grâce à la mobilisation de nombreux cullois. Une bonne initiative qu'il faudra terminer en prévoyant l'habillage de ces cubes de plastique pas très photogéniques. Ils gagneront à être camouflés d'une manière ou une autre.

Toujours en rapport avec l'eau, on voit ici Robert Pernin et Philippe, l'employé communal, en train de poser l'une des pierres qui ont été taillées pour créer, en face de l'ancien quai des vendanges, un point d'eau potable que l'on a hâte de découvrir !

Ce nounours s'était (bien) caché dans la yourte qui avait accueilli une séance de contes proposée par Culture et Traditions il y a fort longtemps (quand on pouvait organiser des rencontres !).

Pour le récupérer, il faut téléphoner à Bertrand 06 14 26 86 56



Culles-3D prend du relief...

 Le mois dernier nous présentions le système qui servirait à représenter le relief en plantant sur les courbes de niveaux de petits piquets correspondant à la hauteur du point.Plusieurs centaines ont été posés sur la carte de référence et la mousse expansive a commencé à être ajoutée pour servir de base légère à la couche de plâtre qui servira de finition. Pour l'instant, cela ressemble plus à une mer de nuages...

Cette maquette en 3D mesure 90 x 90 cm pour rester transportable.



Photos du mois 

Si le début du mois de mars propose des températures printanières, février a connu pendant quelques jours des températures glaciales qui ont permis ces photos originales prises du côté du M'lin Frauchou. 


 

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