Auprès de mon arbre !

Le 24 juillet s'ouvrira la 6ème édition de "Destination Vacances", quatre journées d'animations, de rencontres et de spectacles.

Vous trouverez ci-dessous le programme complet qui comporte de nombreuses propositions, pour tous les goûts, pour tous les âges, autour du thème de l'arbre et de la forêt.

Un thème particulièrement d'actualité quand on pense aux questions posées par le dérèglement climatique et le déclin de la biodiversité.

Alors, nous vous espérons nombreux à participer à ces rendez-vous et aux autres, variés, qui sont proposés en juillet et que vous découvrirez dans cette nouvelle édition. Bonne lecture !

Bertrand Brocard, Président de Culles Initiatives

Photo  Jean-Louis Fau

Les bois de Culles-les-Roches

Ce joli texte écrit par Bernard Veaux a été publié dans le numéro 30 de notre bulletin en 1978. Il présente les bois de Culles et donne envie de venir s'y perdre et même d'y passer la nuit ! Nous en publions le début.

Bien sûr, "nos" bois se sont un peu modifiés, notamment avec les grandes coupes récentes mais ils gardent encore toute leur variété, leur beauté et les mystères qui seront au rendez-vous de la balade théâtralisée du samedi 30 juillet prochain.

Les bois sont une des richesses de Culles-les-Roches. Ils s’étendent sur 285 hectares et offrent presque partout aux regards leur parure changeante. Manteau noir bleuté dans le brouillard de l’hiver, robe étincelante de givre sous le soleil transi, voile vert tendre des bourgeons d’avril sur le Teurot de Champlain, draperie d’un vert profond contrastant avec les prés jaunis sous la canicule, et féerie de la palette automnale…

Pour le citadin amoureux de la nature, c’est l’air pur mais aussi l’émerveillement de chaque instant. Les Cullois, eux, diront moins facilement leur intérêt, peut-être parce qu’il faut partir de chez soi pour découvrir les richesses de son « chez soi » ; mais aussi parce qu’il est difficile d’exprimer cette connivence profonde entre la terre familière et ses habitants. Le bois n’est pas seulement le producteur d’air pur, le lieu de promenade tranquille ou le fournisseur de bois ; il est aussi un des maillons  qui relient aux générations passées. Tous les 20 ou 50 ans, quelqu’un du pays est passé là pour trouver les fagots et les bûches qui réchaufferaient sa maisonnée, regroupée près de l’âtre ou du « poêle à trois marmites », en attendant les cuisinières à feu continu et les chaudières de chauffage central.

La forêt garde toujours une part de mystère. On s’y sent seul et en contact étroit avec la nature ; mais chez nous c’est une terre assez familière. Un peu partout des chemins ou des sentiers trouvent à se faufiler ; un peu partout les replis de terrain permettent aux regards de s’échapper vers les zones habitées ou cultivées. On peut marcher des heures, on peut se perdre quelque temps ; on peut se cacher – comme le maquis durant la dernière guerre, près de la source des Fontenottes – mais l’orée, le « pourtu » (pertuis) n’est jamais très loin… et le Petit Poucet retrouverait sans doute son chemin !

La nuit en forêt reste pourtant impressionnante, surtout pour ceux qui ne connaissent pas par le menu les chemins de retour, ou pour ceux qui s’effraient des bruits insolites de ces lieux. Ainsi, au siècle dernier, les quelques « sorciers » existant encore pouvaient-ils convoquer certains villageois, crédules ou « envoûtés », à leur « chabat » (sabbat) des Fontenottes. La lune à travers les arbres, le hululement des chouettes, la fuite furtive des animaux dérangés dans leur sommeil, avaient de quoi créer un environnement favorable aux manifestations diaboliques….

C’est dans un climat plus paisible, heureusement, que circulent aujourd’hui – de jour il est vrai – les amateurs de muguet, les ramasseurs de châtaignes et de champignons. Chacun connaît ses « coins », là où on fait des provisions sans trop chercher. Mais, contrairement à certaines forêts, les bois de Culles semblent garder la mesure : de tout un peu, mais jamais la production intensive, sauf exceptions bien sûr, quand par exemple on tombe sur un talus « cousu » de trompettes de la mort, ou quand le promeneur inexpérimenté (ou un peu voleur !) arrive d’aventure sous un châtaigner greffé.

LE M'LIN FRAUCHOU

Le "M'lin Frauchou" est un nom de lieu-dit rapporté par la tradition orale. En patois, cela veut dire Moulin frais". C'est effectivement un lieu de fraîcheur… mais y a-t-il eu jadis un moulin ? En amont, en-dessous du lavoir de la Mouille, un espace plat peut évoquer un ancien bief, et des murs de grosses pierres évoquent des constructions… Mais les éventuelles activités de jadis ont fait place, au XX° siècle, à une autre destination. Mais commençons par le commencement, du moins par ce qui reste dans la mémoire vivante !

Souvenirs d'enfance

Quand j'avais environ 10 ans, le M'lin Frauchou était pour moi un lieu de fraîcheur et de rêve. Par les chaudes journées d'été, ma mère m'emmenait, avec mes sœurs Odile et Monique, au bord du ruisseau pour "gaçouiller" un peu, les pieds dans l'eau.

Nous accédions au ruisseau par un sentier en diagonale partant du côté de la maison Pépin et descendant peu à peu vers la zone boisée. Cette première partie du sentier était une épreuve : le soleil tapait fort, et le sentier était bordé d'épines et de ronces parmi lesquelles –nous disait-on – se cachaient volontiers quelques reptiles …

Mais quelle merveille quand l'espace s'ouvrait sous les grands arbres et que la fraîcheur du ruisseau se faisait subitement sentir !... avec les grands rochers de granit qui nous dominaient et créaient un cadre hors du temps.

En grandissant j'ai toujours gardé un attrait pour ce M'lin Frauchou, et je craignais que, la friche gagnant du terrain, il ne soit plus possible de profiter des lieux… et d'en faire profiter d'autres.

Le petit Syndicat d'Initiative de Culles devient propriétaire !

Dans les débuts du Syndicat d'Initiative (aujourd'hui Culles-Initiatives), les propriétaires (famille Marceaux-Fernier, actuelle maison Kaczmaryk) ont mis en vente le terrain boisé du M'lin Frauchou où, jadis, ils avaient établi un petit poulailler, un peu trop exposé aux renards !

Aussitôt, il a paru bon aux administrateurs de l'association - qui avaient tout particulièrement à cœur la mise en valeur du village - de se porter acquéreurs. Ce n'était pas gagné, parce que priorité était donnée aux agriculteurs… Mais il faut reconnaître que le terrain est quand même peu propice à la culture !

 Il a semblé enfin que le marché pouvait être conclu, et je me revois encore, jeune étudiant fort intimidé, dans l'Etude du notaire (Me Pradier, au Martrat, à Marcilly-lès-Buxy), attendant mon tour en présence d'un autre acquéreur… heureusement intéressé par une autre parcelle !

Affaire conclue le 31 mars 1978. Le terrain, d'une contenance de 29 ares, se compose de 2 parties. Une partie à partir du chemin de la Mouille jusqu'au ruisseau, l'autre légèrement plus à l'ouest, remontant vers la voie ferrée. Les 2 parties sont jointives par un angle (là où se trouve le premier pont enjambant le ruisseau).

Avec cette acquisition, j'avais le sentiment d'avoir fait passer ce magnifique endroit de Culles-les-Roches dans le domaine public : lorsque le Syndicat d'initiative disparaîtrait, la parcelle reviendrait à la commune. Ainsi beaucoup de gens pourraient à leur tour profiter de ce lieu de paix et de bien-être.

Aménagements

Encore fallait-il rendre le site plus accessible. C'est ce à quoi s'est notamment attaché mon père, Maurice Veaux. A force de coups de pioche, de vieux piquets de vigne enfoncés dans le sol, de troncs d'acacia aménagés, un sentier direct a donné accès au ruisseau. Même les grands-mères pouvaient désormais rejoindre la Mouille sans affronter les broussailles ni glisser sur le "cran" partout présent ! Et les nombreuses traverses de l'ancienne voie ferrée, fraîchement arrachées, allaient faire de nombreux petits ponts !

Au fil des ans, les marches installées se sont dégradées, malgré quelques améliorations apportées par Pierre Pépin, le voisin… Et il a fallu parfois interdire le passage des VTT ou des chevaux qui dégradaient le passage ! Mais finalement beaucoup de personnes ont découvert le M'lin Frauchou, et y reviennent volontiers.

A venir…

C'est dans ce cadre magnifique que Culles-Initiatives (nouveau nom du S.I.) organise un spectacle nocturne pour la fête de fin juillet 2022. Ainsi le M'lin Frauchou va-t-il répondre au souhait ancien : que ce petit coin de paradis, heureusement sauvegardé, puisse longtemps enchanter les Cullois et les amis de Culles-les-Roches !

Bernard VEAUX  (juin 22… peu après ses 81 ans. Cela permet de dater le début de l'histoire !)

Tea-Time - Vendredi 8 juillet - 18h

Envie de pratiquer un peu d'anglais ? Ann et Cathy vous invitent ! 

"Cette première date permettra de discuter de ce que pourrait être ce rendez-vous "Tea Time" à la Maison des Initiatives autour de la conversation anglaise dans une ambiance conviviale. Objectif, niveau, rythme... Ce sera l'occasion d'aborder ces points et de savoir combien de personnes sont intéressées. Si c'est votre cas mais que vous ne pouvez pas venir à ce moment précis, faites le nous savoir ! See you soon !"   Ann & Cathy

Club Lecture - Samedi 9 juillet - 17h

"Bonjour à tous !

Nous avons mis en place depuis quelques semaines un "club lecture": l'occasion de se retrouver pour parler et se prêter des bouquins Un petit noyau de 4-5 membres s'est déjà formé !

Nous avons décidé de rendre le rendez-vous fixe: le 2ème samedi du mois, à 17h à la Maison des Initiatives. N'hésitez à vous joindre à nous pour la prochaine session du samedi 9 juillet !

A bientôt !"     Sandra

Soirée "jeux" - Vendredi 22 juillet à 20h30

A la rentrée un calendrier régulier pour ces soirées jeux sera mis au point pour que chacun connaisse la date à l'avance.

Sans attendre on se retrouvera à la Maison des Initiatives les 22 juillet au soir.

Mais il est aussi possible de demander l'accès pour pouvoir y venir en autonomie et bénéficier de la ludothèque qui se constitue progressivement avec des jeux en prêt ou en don.

N'hésitez pas à demander la clef !

Spectacle - Vendredi 15 juillet 2022 - 18 h

Nous avions envisagé de programmer ce spectacle au caveau pour la dernière Saint-Vincent en conclusion de nos deux années d'animations sur le thème du vin. Le covid en avait décidé autrement... Nous le reprogrammons cet été à l'aire de loisirs le vendredi 15 juillet à 18h (repli au caveau en cas de mauvais temps).

Viticulteur en Bourgogne, Michel Moreau est aussi viti-conteur !

Il raconte avec humour, poésie et tendresse ses histoires de vignes et de vins.

Des textes qu'il écrit lui même, tout en savourant son Givry... 

 Un spectacle-dégustation* hors du temps avec un personnage hors du commun.

Tarif libre (10 € suggéré) - Réservation recommandée : 06 14 26 86 56

Attention à l’horaire inhabituel. Possibilité de pique-nique  après le spectacle Informations

*à consommer avec modération !

Carmen se souvient...

Carmen Perrin a été la dernière institutrice du village. Elle partageait dans notre édition de juin l'aventure de l'accueil des jeunes roumains avec Parada. A l'occasion de cet anniversaire, elle partage avec nous ses souvenirs de 1992.

7 Juillet 2022 : Date du début  des vacances scolaires.

7 juillet 1992 : Que se passait-il il y a 30 ans, jour pour jour ?

Deux événements importants marquèrent la journée dans notre région.

Le premier se produisit à Chalon  et environs avec la levée, manu militari, des barrages de centaines de routiers, en grève depuis  quelque temps, bloquant les routes et autoroutes. La tension était à son maximum avec les CRS et les gardes mobiles.

Le deuxième, c'était la fermeture définitive de l’école publique de Culles Les Roches après 102 d’existence et l'accueil plus de 600 élèves. Après avoir frôlé plusieurs fois ce problème, cette fois-ci, le couperet tombait.

Je me souviens en juin 1978, après avoir reçu ma nomination, être venue à l’école rencontrer l’institutrice en place depuis l’année précédente. Elle m’avait expliqué qu’elle avait demandé sa mutation car la rentrée  de 1979/1980 s’annonçait mal avec seulement 8 inscrits. C’était en dessous du seuil requis de 9 élèves et donc au mois de juin 1979 l’école fermerait. Elle me conseillait de ne pas m’installer complètement et de commencer à chercher un autre poste pour la rentrée suivante.

Cette année là,  le château du Thil embauchait un jardinier. Il arrivait du fin fond de la Creuse avec sa femme et ses cinq enfants, trois filles et deux garçons. On leur proposait un logement à Culles, dans l’ancienne école privée Jeanne d’Arc, maison qui par la suite appartiendrait  à Robert Griveaux. Les trois filles étaient déjà scolarisées, un des garçons devait l’être en septembre 1979 et le petit dernier rentrerait en septembre 1980.

Ce fut aussi une période où de jeunes couples totalement étrangers au village, comme les Roger et les Lethimonnier, ou pas complètement comme les Desmartes qui connaissaient déjà ce lieu, vinrent s’installer. Il y eut des naissances.

Puis cette même année, l’âge d’inscription en classe unique fut rabaissé de 5 à 4 ans.

Si  la rentrée 1979/1980 s’est faite avec 13 élèves au lieu des 8 annoncés, à la rentrée 1980/1981 on en comptait 16, le double de ce qui avait été prévu en 1978 !

Les effectifs, avec les départs au collège, la rentrée des petits et de nouvelles familles, varièrent entre 14 et 16 jusqu’en 1983/1984 où l’école subit une nouvelle crise. Elle survécut  une deuxième fois et à la rentrée de 1986 on comptait de nouveau 16 élèves.

Malheureusement en1992 plus que 8 inscrits ! Il fallait attendre deux ans pour que la relève soit assurée. L’Education Nationale ne l’entendait pas ainsi. 8 c’était trop peu et « on » n’était pas à l’abri d’un déménagement, de départs  de familles avec des enfants et là… ?? Avec l’aide de la municipalité, nous avions argumenté que le contraire était possible, de nouvelles familles arrivant avec des enfants, on l’avait déjà vécu ! Mais leur discours, à cette époque, était clair : «  les familles quittaient les campagnes pour s’installer en ville et non le contraire ».

30 ans plus tard...  j’en souris !

J’ai  enseigné 14 ans à l’école de Culles, bien peu par rapport à M. Beauné qui  est resté une trentaine d’années. J’ai d’incroyables souvenirs et plein d’anecdotes avec mes anciens élèves (4 d’entre eux sont installés au village), des souvenirs de correspondances et échanges scolaires avec d’autres classes uniques, de voyages  exceptionnels, quelques jours chez nos correspondants dans le Minervois en 1982 puis en 1985 en Bretagne, trois jours en bateaux en 1988, sur le canal du Nivernais  à la découverte des écluses, une dizaine de jours au Danemark en 1991 et une autre dizaine en Espagne en 1992.

Je ne voulais surtout pas que le fait d’être à la campagne, loin de tout, avec  de petits moyens (impossible de se déplacer sans le véhicule des parents), soit un handicap pour ces enfants. Avec l’aide physique et morale des parents, nous avons essayé de rompre cet isolement, de profiter de tout ce qui nous était proposé avec les autres écoles du secteur, cours  d’informatique, rencontres sportives, rencontres lecture/poésie, projets éducatifs sur le thème du bois une année puis, une autre année, sur le thème de l’eau, cours de natation à la piscine de Montchanin les mercredis matin, cours de musique le mardi soir avec Mr Balaguer financés par la coopérative scolaire...  Bref une école ouverte qui devait permettre à chaque enfant d’avancer  à son rythme.

Cette fermeture provoqua une certaine tristesse auprès des Cullois car après les petits magasins, les cafés et la poste, c’était  la dernière « institution » animant encore un peu le village qui disparaissait. Plus de rires ni de cris d’enfants allant à l’école, plus de visites lors des ventes de billets de tombola ou de beignets au profit de  la coopérative scolaire, plus d’arbres de Noël , le village se destinait  à ronronner tranquillement !

 Dorénavant la « Diligence » (le nom de la compagnie de taxi de Saint-Gengoux) conduirait les huit élèves  aux écoles maternelle et primaire de Saint-Gengoux.

Carmen Perrin